jeudi 13 juillet 2017

Une formation bidon... On aime ça !

Aujourd'hui, au boulot, pour résoudre des problèmes latents de communication (en gros y'a trop de cons, les managers veulent pas les virer, alors ils font des séminaires pour montrer qu'ils gèrent le problème, mais on sait bien que ça marchera pas, mais on fait semblant parce qu'il faut être positif et corporate et tout, mais en vrai c'est cool surtout parce qu'on va être payé une journée à glander).

Une intro assez classique de ce genre de séminaire

Pas mal de concepts classiques de développement personnel pour débuter, dont un précept que j'aime beaucoup et que j'essaie d'appliquer au mieux, même si on peut toujours plus :
  • "Rien n'a de sens tant qu'on ne lui en a pas donné". Ou plus clairement pour tout le monde : "Si habeas corpus, tu quoque mi fili fluctuat nec mergitur, amen". Euh pardon. Pour faire plus clair, le formateur (nous l'appelerons Joe parce que ça va vite à écrire) prend l'exemple des embouteillages : "qui aime les embouteillages ici ?" Pas de doigt levé. "Qui n'aime pas ?" Forêt de doigts. "Pourquoi ?" Bah... C'est relou. Oui, mais lui, il dit qu'il adore : c'est l'occasion de méditer/écouter de la musique/un audiobook/faire des jeux avec les enfants/etc. Pourquoi s'énerver sur quelque chose qu'on ne maîtrise pas et qui va nous faire souffrir tous les jours si on le laisse faire, alors qu'on peut décréter que ça nous réjouit tous les jours ? Même si j'ai un peu du mal avec les embouteillages, c'est évidemment plein de bon sens et j'étais dans cet état d'esprit pour le formation, où la plupart des gens allait à reculons alors que j'étais sûr qu'il y aurait quelques enseignements à retirer (pour faire un beau billet dans ce blog par exemple. Un peu dans le même esprit que mon approche des réunions relous). En plus du fait qu'on était payés à rien foutre ce qui est TOUJOURS un bonheur en soi, sans compter le repas gratuit !
Catégorisation

Le principal objectif de Joe durant ce séminaire était de catégoriser chacune de nos personnalités afin de nous donner des astuces pour mieux communiquer avec chacun selon sa catégorie. Nous fûmes donc divisés en quatre groupes selon nos réponses à un petit test : les aimables (verts), plutôt passifs, lents, tournés vers les émotions et l'empathie, à la recherche de l'harmonie. Les analytiques (bleus), également lents et passifs, tournés vers le contrôle, la rationalité et la recherche de la précision/perfection. Les meneurs (rouges), du côté dominants/rapides de la force, également rationnel et entièrement portés sur le résultat. Les expressifs (jaunes), fort égo, grande gueule, émotifs, à la recherche de reconnaissance et toujours prompts à tenter de convaincre les autres. Bon, tout ceci est assez connu, on ne va pas creuser plus.

Memory tricks

Assez étonnement, et je ne parviens pas à retrouver d'où venait la transition, nous avions cependant commencé par un petit cours sur des astuces de mémorisation, basées principalement sur le principe de peg memory. Ces astuces permettant de retenir les prénoms de beaucoup de personnes nouvellement rencontrées ou une liste de points à ne pas oublier.
L'idée est d'associer ce qui doit être retenu avec une liste connue par avance. Par exemple, pour retenir une liste de 10 mots (et retrouver instantanément quel est le numéro 7, ou à quel numéro correspond un mot de la liste) on utilise une liste déjà connue de mots qui ont une sonorité proche de leur numéro. Par exemple, (rien que pour vous une version bilingue) :

1- Run / Main
2- Zoo / Dieu
3- Tree / Roi
4- Door / Car
5- Dive / Zinc
6- Stings / Sexe
7- Heaven / Set (tennis)
8- Gate / Huitre
9- Line / Oeuf
10- Hen / Dés

Puis, on crée une histoire marquante (la plus marquante possible) en associant les deux mots. Ainsi, pour retenir New York en 8., J'ai pensé au pont du Golden Gate de San Francisco, traversant toute l'Amérique à la manière d'un cheval pour aller danser avec la Statue de la Liberté... 8=Gate > New York... Vous voyez l'idée ? Si on arrive à associer plusieurs sens (en imaginant le bruit, l'odeur, etc.) c'est encore mieux.

Pour les prénoms, cette astuce marche un peu moins bien, il vaut mieux associer le prénom avec un objet qui ressemble/rime, ou associer un inconnu avec quelqu'un du même prénom qu'on connait en leur trouvant une petite histoire ensemble...

Nous avons ainsi très facilement retenu les deuxièmes prénoms de la vingtaine de participants en deux minutes sans soucis.

Dealing with Arnies

Enfin, troisième axe, un petit exercice permettant de mettre à plat notre relation professionnelle la plus conflictuelle. Identifions d'abord notre 'Arnie', qui est la personne qui pose problème, et, par écrit, notons trois points pour répondre à chacune de ces questions :
- Quels sont les sentiments qu'on éprouve avant un meeting avec Arnie ?
- Pendant le meeting ?
- Après le meeting ?
- Trouvons 3 qualificatifs pour décrire Arnie à quelqu'un qui ne le connaîtrait pas

Mêmes questions en imaginant les réponses qu'Arnie donnerait si on les lui posait à notre propos

Puis, plaçons-nous d'un point de vue neutre et répondons de la même manières aux questions suivantes :
- Quels sont les terrains communs entre ces deux protagonistes ?
- Qu'ont-ils à gagner ou à perdre ?
- Quels conseils pourrait-on leur donner pour améliorer la relation ? (on peut splitter en deux groupes de conseils différents pour chacun)
- Pourquoi cela changerait-il les choses ?
- Pourquoi ne l'avons-nous pas fait ? (Même chose, on peut imaginer des réponses différentes pour chacun)... Il y a fort à parier qu'on se trouve ici des excuses... Mais on verra qu'il en est de même en face.

Cette petite technique permet à mon avis surtout de vider l'émotionnel et de réfléchir à froid sur la situation, qui n'est sans doute pas inextricable. Cela ressemble encore une fois à de nombreux conseils d'ouvrages de développement personnels, comme 3 kifs par jour dont nous avons déjà parlé...

mercredi 5 juillet 2017

Peur sur la ville (1975) - J.P Belmondo

Tombé sur ce vieux film que j'ai regardé pour voir le Paris des années 70, j'aime beaucoup le jeu des différences, mais il m'a inspiré d'autres réflexions :
  • D'abord, ce film me semble être un parfait ancêtre des séries policières actuelles. Il met en avant des techniques révolutionnaires pour l'époque (écoutes et localisations téléphoniques, identification de bruits de fonds sur les bandes, profilage du tueur en série...) ainsi que des moyens d'intervention ultra-moderne (faut voir la tête des tireurs d'élites du GIPN...)
  • Ce film est réputé pour un Bébel qui s'en donne à coeur joie sur les cascades, qu'il faisait lui-même (c'est la première chose que j'ai appris de la part de ma mère quand j'étais enfant : Jean-Paul Belmondo fait ses cascades lui-même : wahou, la classe). En effet, on le voit crapahuter tranquille sur les toits de Paris qui doivent être un peu sécurisés quand même, faire des accrobaties sur le toit d'un métro reconstitué en studio, toujours à l'aise et même, se tenir debout sur le métro de la ligne 6 qui traverse la Seine à Bir-Hakeim. Là, il est tout de même nettement moins fringant notre Bébel, on sent qu'il peut pas trop se permettre de glisser par ici... Bref, Bébel, l'inventeur du Parkour ?
  • Enfin, un passage classique où le "terroriste" qui tient des otages veut un avion à Orly. Mais pour aller où ? Bébel a la réponse, nulle part, il va juste s'écraser sur Paris... Visionnaire vous dis-je...