lundi 31 décembre 2018

Patte de chat (compétence de prêtre niveau 13)

Dans ma liste de choses que j'aime que vous pourrez retrouver facilement en cliquant tranquillement sur le lien le plus long et le plus lourdement introduit de ce misérable blog, apparaît le légèrement hermétique point suivant : "Rattraper par réflexe quelque chose que je viens de faire tomber avant que cela ne touche le sol".

À l'occasion des fêtes de fin d'année, laissez-moi développer et expliciter. Enfin, je dis "laissez-moi", mais même si vous n'êtes pas d'accord, ce sont mes mémoires externes, j'y écris bien ce que je veux. Et si je prétends profiter des fêtes de fin d'année pour développer ce point, ça vous plaît, ça ne vous plaît pas, on va y aller quand même, hein ? D'ailleurs, j'entends d'ici une autre remarque, qui se croit plus maligne, lentement s'élever, sûre de sa supériorité, pour surpasser la simple opposition au développement ci-dessus annoncé... Elle s'exprime ainsi : "oui, euh, tout ça, euh... D'abord, c'est quoi le rapport entre les fêtes, euh, le fait de rattraper un truc qui tombe, euh, et le titre du billet, tout ça ! Pan !" Ce à quoi, toujours maître chez moi et dans mes mémoires aussi externes soient-elles, je réponds derechef : "Petit un, chère remarque, ta tentative d'imitation de Coluche est aussi grotesque qu'inappropriée à l'écrit. Paf ! Et de petit deux, on y arrive."

Il serait temps me direz-vous. Certes, mais si vous voulez vraiment qu'on y arrive, va falloir un peu fermer votre gueule que je puisse avancer. Ouais... Complètement, ah bon...
Reprenons, à l'occasion des fêtes de fin d'année, en visite familiale, voici-t-y pas que mon frère Marcel, dont nous avons déjà parlé notamment à l'occasion de son mariage, exécute avec brio ce geste jubilatoire (il me semble sur un bouchon de biberon qui s'échappait de la table du salon et se dirigeait tranquillou vers le carrelage avec l'insouciance que procure à tout objet qui choit la certitude qu'aucune force ne surpasse celle de la pesanteur). Et, juste après avoir arraché en une fraction de seconde l'insouciant objet à ses confortables 9.81 m.s-2 d'accélération verticale, il salue son exploit d'une remarque tout à fait appropriée : "Patte de chat, compétence de prêtre niveau 13"... Bim, un bon kiff de fait. Le veinard. Ça fait bien quelques mois que ça ne m'est pas arrivé. Je m'en souviens encore, un stylo cylindrique qui roule jusqu'au bord du bureau, en tombe, et que j'ai parfaitement récupéré par le haut, en propulsant ma main vers bas plus rapidement que sa chute, et en le saisissant d'un geste alerte et sûr assez comparable à celui qu'on emploie pour attraper les mouches. Sensation de toute-puissance, de maîtrise de son corps et des éléments, de lecture parfaite des trajectoires... On est un peu Néo dans Matrix, ou un guerrier Jedi.

Et la patte de chat dans tout ça ? Il est nécessaire de fouiller dans les tréfonds de Google pour obtenir la réponse. Et je salue bien bas tout lecteur qui aurait saisi spontanément, car je crois que la référence est vraiment obscure. Après diverses recherches, on obtient en effet ce lien tout à fait extraordinaire : https://docplayer.fr/55622198-Les-terres-de-legende.html dans lequel les règles d'un vieux jeu de rôle, tout à fait complet et fascinant, sont reprises, agrémentées d'une partie des illustrations d'époque... Nous avons passé des centaines d'heures à jouer les scénarios, imaginer des mondes et des aventures pour nos héros virtuels : Périem le noble chevalier, Maëlstrom le magicien, un barbare dont je ne peux révéler le nom sans compromettre l'identité d'une célébrité de ce blog, Kandji le prêtre et Kandjadar le seigneur de guerre, etc. Le tout bénéficiant d'un suivi informatisé (fait maison, mes premiers pas sur Excel...) des progressions de compétence et d'équipement avec une petite dose de mauvaise foi qui en faisaient de fait des demi-dieux immortels et surpuissants. Et on y retrouve en page 264 la description de la compétence suivante, théoriquement réservée à la classe des seigneurs de guerre mais que nous avions autorisée à notre prêtre au prix sans doute d'une petite adaptation des règles...

Patte de chat
Ce talent permet de détourner ou d'attraper en plein vol les flèches. Cette action nécessite une concentration absolue et le seigneur de la guerre ne peut y avoir recours en plein combat ou s'il possède des sortilèges en action. Il oppose sa Parade à l'Attaque de l'archer comme s'il s'agissait d'un affrontement au corps à corps, si ce n'est qu'il est tenu compte des modifications dues à la distance, la lumière, etc. (voir le chapitre « Règles des Combats » du Livre des Règles). Le seigneur de la guerre répartit son total de Parade, s'il est la cible de plusieurs flèches en un seul Assaut. Le seigneur de la guerre ne peut exercer ce talent que s'il voit le missile partir. La vitesse de cette intervention permet d'arrêter tous les projectiles à l'exception des carreaux d'arbalète.

mardi 20 novembre 2018

De l'écologie de voyager en bateau

Pour les donneurs de leçon et autres casse-pieds qui sont capables de nous gonfler à calculer l'empreinte carbone de l'apéro auquel ils sont invités... "Et non, y'a pas de fruits de saison, et oui, ce sont des cacahuètes et pas des noisettes de la région dans cette coupelle..." Et qui, pour leurs vacances, font une croisière parce qu'on est plus prêt des vrais gens, et puis le bateau ça a l'air vachement plus éco-responsable que l'avion...

Ça en a l'air, mais ça n'en a pas la chanson comme dirait maman. Ci-joint un article du Canard enchaîné éloquent, à garder sous le coude et citer au bon moment pour démolir leur argumentaire de présupposés bidons et leur bonne conscience suintante d'individualisme refoulé qu'ils ont l'impudeur de brandir en étendard moralisateur à l'encontre du premier consommateur d'entrecôtes croisé.

Le chiffre choc à ressortir au milieu des noix de cajou : en terme de SOx, NO² et particules, un gros navire équivaut à un million de voitures !

vendredi 16 novembre 2018

Je suis trader

A la traditionnelle question qu'on pose aux enfants à propos de leur avenir : "et toi, qu'est ce que tu veux faire plus tard ?", la réponse que j'apportais a sensiblement varié avec mon âge.
A l'école primaire, mon plus ancien souvenir est que je voulais être vétérinaire, dans un élan altruiste d'amoureux de la nature (et des animaux) assez classique. Puis, je me suis dit que je n'aimais pas la vue du sang et que les études de médecine n'étaient donc pas pour moi...

C'est à cette époque (vers 9-10 ans) que s'est développé mon intérêt pour la numismatique, couplée à l'acquisition d'un détecteur de métaux par mon père. Cela a fait naître en moi un amour pour l'archéologie (qui ne s'est pas démenti) et une volonté d'exercer dans ce domaine (alternativement archéologue ou numismate). Mon stage de Troisième était dans cette veine (au Musée d'Archéologie local où j'ai pu découvrir effaré des monnaies incroyables endormies dans les réserves), mes premières adhésions associatives aussi (le club de numismatique de ma ville, où mon très jeune âge dépareillait bien au milieu des nombreux papys), jusqu'à mes options au lycée (histoire de l'art en seconde...)

J'ai alors rencontré un archéologue professionnel qui m'a ouvert les yeux sur la réalité du métier, loin du fantasme et plein de tracasseries administratives, coupes budgétaires et magouilles en tout genre autour des fouilles et des découvertes... Voici qui douchait un peu mon enthousiasme, car, il faut bien le dire, la passion est une chose mais j'ambitionnais tout de même de gagner le plus d'argent possible.

Hum, je crois que nous n'allons pas y couper, pour expliquer mon choix de carrière, il va tout de même falloir passer par une une introspection sur un trait de caractère qui me définit assez fortement : mon amour du pognon. D'où ça vient ? De mon éducation bien sûr, et probablement aussi d'un traumatisme d'enfant. Pas tant mon propre traumatisme, parce que je n'ai honnêtement jamais manqué de rien. Mais plutôt du traumatisme de mes parents et même mes grands-parents, qui ont tous trimé toute leur vie pour ne pas être dans la misère, et ça se ressentait à chaque instant. Tout ce que nous faisions ou discutions était centré sur des manières de gagner ou économiser de l'argent, toute activité nouvelle dans la famille était évaluée principalement sur ce critère, toujours. Avec très peu de bagages, sans héritages, c'est toujours grâce au travail et grâce à tout un tas de combines que le patrimoine familial est devenu de plus en plus intéressant. Loin d'être énorme, mais de quoi être bien à l'abri du besoin (grâce notamment à des besoins très limités), et cela constituait, pour toutes les générations, une inaltérable source de fierté.

A la même époque, le gouvernement français a eu la bonne idée de vendre ses fleurons à la population, via de fameuses campagnes de privatisations. Les plus anciennes dont je me souvienne sont apparues quand j'avais 12 ans. J'aidais alors mon père à comprendre les conditions de chaque opération et à passer les ordres dans le bureau de poste local... Et c'était génial, nous gagnions à tous les coups. Les actions étaient vendues à bon prix, avec une demande largement supérieure à l'offre. Sans doute, je pense, parce que le gouvernement ne pouvait pas se permettre de rincer plusieurs millions de petits épargnants qui étaient autant d'électeurs, si bien que nous gagnions des sous vraiment très facilement, en quelques jours, c'était incroyable ! Je me suis donc intéressé très vite au domaine, lisant tout ce que je pouvais sur le sujet, tentant à partir des cours historiques de découvrir des martingales et intuitant seul la notion de marche aléatoire avec mes archives boursières composées de vieilles coupures de journal. Je me suis ensuite intéressé aux IPO (qui ressemblaient bien à des privatisations, surtout à la belle époque de la bulle Internet), ai demandé pour mon quatorzième ou quinzième anniversaire comme cadeau un abonnement à Investir, ai compris que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, ai découvert l'absence d'opportunité d'arbitrage en cas de détachement de dividendes ou d'attribution d'actions "gratuites", ai lancé un club d'investissement avec des amis intéressés en classes préparatoires. Bref, je me suis fait sans souffrir à moindre coût et avant même d'être majeur une culture et une expérience financière que beaucoup d'adultes n'auront jamais ou acquerront à la suite d'erreurs coûteuses.

Et au moment de choisir ma voie, un des premiers sacrifices qu'il a fallu faire, à la fin de la seconde, a été de choisir entre la voie scientifique et l'histoire de l'art, incompatibles dans mon lycée. Et, je m'en souviens très bien, dans un magazine du Centre d'Information et d'Orientation, il y avait un comparatif de salaires très complet entre tout un tas de professions. Je suis allé voir "archéologue". Il y était indiqué un bon salaire, bien plus que ce que gagnait mon père, ça c'était cool. J'ai cherché numismate, ça n'apparaissait pas. J'ai fouillé un peu dans les métiers de la finance, j'ai trouvé le métier de trader, qui semblait super et pas trop difficile : c'était ce que je faisais pour m'amuser. J'ai regardé le salaire... Wahou, c'était le plus haut de TOUTE la liste. Plus que les pilotes d'avion, les chirurgiens, des gens qui sauvaient des vies ou avaient la responsabilité du destin de centaines de personnes ! Tout ça pour jouer avec des actions. C'était incroyable, inimaginable, dans un sens incompréhensible mais c'était génial. Le plus bel arbitrage de ma vie qui s'offrait à moi : faire un truc amusant, sans d'autre pression que le stress de perdre de l'argent, pour gagner plus que des mecs qui allaient devoir faire dix ans d'études et avoir la mort de patients sur la conscience... Et à partir de là, c'est ce que j'ai voulu faire. J'ai cherché quelle était la voie conseillée : classes préparatoires puis école d'ingénieur ou de commerce... Hum, on pouvait continuer l'histoire en école de commerce, il fallait abandonner la physique qui était sympa aussi mais l'histoire c'était quand même plus cool. Et puis il y avait de l'économie aussi, ça tombe bien, j'avais suivi par procuration les cours de micro-économie d'une amie qui avait cette option en seconde et ça me plaisait bien. Tout collait, c'est ça que j'allais faire.

Et c'est ça que j'ai fait au final, tout a marché comme selon le plan. Je pense donc que j'ai bien mérité d'inscrire cet objectif dans ma liste de choses à faire avant de mourir et de le cocher avec un sourire satisfait.

mercredi 14 novembre 2018

Connaître 100 poèmes par coeur

Voici un élément un peu atypique de ma liste de choses à faire avant de mourir. Atypique car on ne le retrouve pas dans beaucoup de listes publiées sur Internet, et puis il est un peu bizarre... Quel intérêt de connaître 100 poèmes ?

Comme vous l'aurez compris en voyant cet élément classé dans la partie "Défi et développement personnel", c'est le challenge et l'"exploit" de mémorisation qu'il demande qui m'intéresse. Et plutôt que d'apprendre des choses vraiment inutiles, autant y joindre un petit aspect culturel avec ces poèmes, car on trouve toujours une bonne raison d'en ressortir un de temps en temps, alors c'est cool.

Je mets "exploit" entre guillemets car en fait, je ne suis pas sûr de la difficulté de connaître 100 poèmes. En fait, les chanteurs ou les acteurs apprennent et retiennent des textes très longs, et les champions de la mémorisation sportive arrivent à des prouesses à bases de listes de chiffres, mots, dates, etc. autrement plus impressionnants...

Pour préciser un peu le défi, on va éviter de ne choisir que des poèmes trop simples ou trop courts, en définissant l'objectif comme la connaissance d'au moins 100 textes en vers, qui représente un total de 2000 vers, soit une moyenne sage de 20 vers par poème (un peu plus qu'un sonnet donc). Un challenge additionnel intéressant serait d'en connaître dans un grand nombre de langues différentes...

Voici la liste, régulièrement mise à jour, de ce que je connais déjà, ce que je connais partiellement et ce que j'aimerais apprendre. A compléter bien sûr puisqu'on arrive juste à une grosse moitié de l'objectif...
Il y a pas mal de chansons, c'est tout de même plus simple à retenir, mais on se limitera aux textes un minimum littéraires...

Textes maîtrisés (572 vers, 5 langues) :
  1. La cigale et la fourmi, 1668, Jean de la Fontaine (22)
  2. Le corbeau et le renard, 1668, Jean de la Fontaine (20)
  3. Quand vous serez bien vieille, 1578, Pierre de Ronsard (14)
  4. Heureux qui comme Ulysse, 1558, Joachim du Bellay (14)
  5. La Marseillaise [couplets I, VI, refrain], 1792, Rouget de Lisle (21)
  6. Je vous salue Marie (7)
  7. Surate al-fathia (en arabe) (7)
  8. Les animaux malades de la peste, 1678, Jean de la Fontaine (64)
  9. Les Champs-Élysées, 1969, Gérard Contet (15)
  10. L'Aigle Noir, 1970, Barbara (37)
  11. Ne me quitte pas, 1959, Jacques Brel (30)
  12. Chanson d'automne, 1866, Paul Verlaine (18 vers courts qu'on comptera pour 6...)
  13. Je suis venu te dire que je m'en vais, 1973, Serge Gainsbourg (18)
  14. Chanson d'automne, 1853, Victor Hugo (20)
  15. Le loup et l'agneau, 1668, Jean de la Fontaine (30)
  16. Notre-Père (9, allez, même 10 parce qu'on connait les deux versions)
  17. Poème à Lou, 1914, Guillaume Apollinaire (14)
  18. Quatrain mnémotechnique de π, Anonyme (4)
  19. Horace - Tirade de Camille (IV,5), 1640, Pierre Corneille (22)
  20. God save the queen (hymne du Royaume-Uni, en anglais) [1er couplet] (7)
  21. Le Chanteur, 1978, Daniel Balavoine (35)
  22. Fotsiny, 1974, Georges Andriamanantena dit Rado (en malgache) (18)
  23. En hiver la terre pleure, 1855, Victor Hugo (16)
  24. Le coq et la perle, 1668, Jean de la Fontaine (12)
  25. La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, 1668, Jean de la Fontaine (14)
  26. Les deux mulets, 1668, Jean de la Fontaine (19)
  27. Le nénuphar, 1996, Sophie L. (4)
  28. L'albatros, 1859, Charles Baudelaire (16)
  29. Les conquérants, 1893, José-Maria de Heredia (14)
  30. Sous le pont Mirabeau, 1912, Guillaume Apollinaire (14)
  31. Fratelli d'Italia (en italien) [1er couplet et refrain], 1847, Goffredo Mameli (11)
  32. Le cancre, 1946, Jacques Prévert (17) 
Bonne connaissance mais à rafraîchir (52 vers) :
  1. Vice et versa, 1992, Les Inconnus (34)
  2. Koullouna lil watan, 1925, (hymne libanais, en arabe) (18)
A apprendre (574 vers, 2 langues supplémentaires) :
  1. Ireland's call, 1995, (hymne de l'équipe d'Irlande de rugby, en anglais) (15)
  2. Bajo la lluvia, 1919, Juana de Ibarbourou (en espagnol) (26)
  3. Le Misanthrope - Tirade d'Alceste (I,1), 1666, Molière (27)
  4. Le cimetière marin, 1920, Paul Valéry (144)
  5. Demain, dès l'aube, 1847, Victor Hugo (12)
  6. The Star-Spangled Banner, 1814, (hymne des États-Unis, en anglais) (8)
  7. Flower of Scotland (I,III), 1967, (hymne écossais, en anglais) (18)
  8. Le dormeur du val, 1870, Arthur Rimbaud (14)
  9. Le lièvre et la tortue, 1668, Jean de la Fontaine (35)
  10. Le cri, 1871, Louise Ackermann (52) 
  11. Cyrano de Bergerac - Tirade des nez (I,4), 1897, Edmond Rostand (56)
  12. Le Chant des Partisans, 1943, Joseph Kessel - Maurice Druon (16)
  13. Le renard et le bouc, 1668, Jean de la Fontaine (31)
  14. Tant que mes yeux, 1555, Louise Labé (14)
  15. Le lion et le rat, 1668, Jean de la Fontaine (18)
  16. Le rat des villes et le rat des champs, 1668, Jean de la Fontaine (28)
  17. Le renard et les raisins, 1668, Jean de la Fontaine (8)
  18. Le renard et la cigogne, 1668, Jean de la Fontaine (28)
  19. Die Loreley, 1824, Heinrich Heine (en allemand) (24)

vendredi 9 novembre 2018

Une autre lettre ouverte à Albert Uderzo

Après un premier échec cuisant (mais annoncé) de ma première initiative de communication d'idées aux auteurs des aventures d'Astérix et Obélix, j'avais un peu renoncé à retenter ma chance dans ce domaine.
Pourtant, j'avais toujours cette image issue de mon album préféré, La Zizanie, qui traînait dans mes archives, mais je n'avais jamais pris la peine d'écrire quoi que ce soit à ce sujet, convaincu que la politique ultra-restrictive des Editions Albert et René ne laissaient aucune chance à mon initiative (voir la fin de l'article précédent pour plus de détails).



Bon, mon analyse n'a malheureusement pas changé, mais une très récente publication d'un autre monument de la BD belge a particulièrement attiré mon attention. C'est une réplique qu'on trouve dans le tout dernier Lucky Luke, Un cow-boy à Paris, par Achdé au dessin et Jul au scénario.

Je m'explique.

La planche d'Astérix attirait deux remarques. La première parfaitement formelle et superficielle à propos d'une petite erreur de colorisation. On s'aperçoit en effet que la cape de Brutus varie du bleu au rouge au fil des cases. Bon, rien de bien grave, d'autant plus qu'il me semble avoir lu une édition plus récente où le bug est corrigé. La seconde est plus intéressante : il s'agissait de suggérer une modification dans la réplique de César, remplaçant "Ils ont une potion magique qui les rend invincibles. Et range ce poignard, tu vas te faire mal, imbécile !" par "(...) Et range ce poignard, tu vas finir par tuer quelqu'un, imbécile !", en clin d’œil à la suite de l'Histoire, un grand classique des jeux de mots de Goscinny, qui ferait de plus parfaitement écho au "Et toi aussi, mon fils." de la bulle précédente.



Vous imaginez donc que j'ai été très amusé de retrouver exactement le même genre de référence historique dans cette réplique de l'épicier à Verlaine concernant l'utilisation d'une arme à feu par Rimbaud (qui, dans la vraie vie, sera blessé par balle par Verlaine lors d'une querelle amoureuse)... Bon, en vrai, Rimbaud est blessé en 1873 alors que l'assemblage à Paris de la Statue de la Liberté (le thème de l'album) a eu lieu de 1881 à 1884, mais bon, on peut pardonner ce léger anachronisme...

Alors chers amis de chez Albert et René, plutôt que de laisser la primeur de ce jeu de mots à Lucky Luke, ne croyez vous pas qu'il faudrait rendre à César ce qui lui appartient et améliorer ainsi la prochaine édition de La Zizanie ? Si vous l'avez fait pour la couleur de la cape, on peut bien le faire pour quelques mots dans une bulle, non ?

lundi 5 novembre 2018

Compte-rendu du premier marathon de ma vie

Il y a 72 heures, je courrais sur les routes de mon premier marathon. Un objectif de ma liste de 100 choses à faire et pour lequel j'explique motivation et préparation plus en détail dans ce billet.

Dans celui-ci, petit compte-rendu de la course et de mon état 3 jours plus tard.

Mon objectif était d'abord de finir et de battre la barrière horaire de 6 heures, si possible dans un temps s'approchant plus des 5 heures. Mais, pour éviter de se cramer sur ce parcours assez exigeant (car très vallonné, particulièrement au début), j'avais décidé de ne pas courir avec un rythme cardiaque supérieur à 140-145...

J'ai tenté l'aventure avec mon frère Marcel, qui avait déjà couru celui de Paris l'année dernière en un peu plus de 6 heures, et qui avait vraiment souffert d'un départ beaucoup trop rapide, en craquant autour du kilomètre 12-13. Cette stratégie économe nous a tout de même permis de partir sur les premiers kilomètres sur la base de 5h15, ce qui était très encourageant. Malgré tout, nous nous sommes très rapidement trouvés derniers à trois, puis, dès la première montée au bout de 2-3 km, juste tous les deux quelques mètres devant la voiture-balais. En effet, pour tenir un rythme de 145 bpm dans la montée, nous étions presque à un rythme de marcheur... Mais c'était le plan et le chrono restait bon.

Marcel lui-même n'a pu se résoudre à un tel rythme d'escargot, s'inquiétant d'être en retard sur son tableau de marche et m'a peu à peu décramponné pour prendre plus d'une minute d'avance et j'ai dû m'employer pour ne pas céder à la tentation d'aller plus vite. Un moment amusant a été d'entendre la voiture-balais contrainte de rétrograder en première pour ne pas caler juste derrière moi dans une côte...

Aux environs du 7ème kilomètre, j'entends quelqu'un trotter sur le bas-côté, remonter les quelques voitures du cortège final et se porter à ma hauteur. Une infirmière qui me demande si tout va bien... Je lui explique en détail ma stratégie et tente de la convaincre que je vais bien tenir les délais sur ces bases. Honnêtement, à ce moment de la course, je pense qu'elle n'était pas prête à parier beaucoup sur mon arrivée au bout des 42 km, même si je lui assure avec un grand sourire : "ne vous inquiétez pas, ça va le faire, et je ne serai pas le dernier à l'arrivée". Ce que je ne sais pas encore, c'est qu'au passage au dixième kilomètre (de nouveau groupé avec Marcel que j'ai rejoint au ravitaillement), le plus proche coureur qui nous précède a près de 10 minutes d'avance dans un espèce de gruppetto d'une quinzaine de marathoniens qui visent juste l'arrivée dans les délais... Autant dire que mon frère et moi avons l'air complètement en perdition...

Bon après analyse des résultats, plus de la moitié de ces aspirants-finishers finiront bien, mais dans la voiture-balais et je rattraperai la majorité des autres. Mais bon, on a beau dire qu'il ne faut pas partir trop vite, c'est humain, on se sent en forme, on déroule, on se dit qu'on prend de l'avance et que c'est bénéfique mais au final, on se grille beaucoup trop vite... Sans mon cardio qui me rappelait à l'ordre presque à chaque fois que je le regardais, j'aurais sans doute couru bien plus vite au début également, mais j'avais bien axé ma préparation sur l'allure marathon et cela m'a servi pour durer.

Le passage au semi en 2h47 permet de situer la lenteur de mon allure, mais aussi l'avance que j'avais prise sur la barrière horaire. Marcel va alors commencer à lentement craquer à partir de ce moment et finira juste dans les temps au terme d'un long calvaire et avec le soutien de tous les instants de notre infirmière particulière qui l'accompagnera pendant presque 20 bornes.

J'en ensuite réussi à courir sur un rythme très régulier, autour de 7mn40 à 8mn20 du kilomètre, mais mon cœur est rapidement devenu hors de contrôle, restant au minimum à 160 bpm et montant facilement à 180 à la moindre côte. Après quelques kilomètres à ce régime et des plateaux de plus en plus longs à 180, je me suis rendu compte que ce rythme m'attaquait trop et je me suis résolu à marcher dans les côtes dès que mon rythme cardiaque touchait les 180, pour reprendre la course au sommet avec un palpitant calmé à 160...

Enfin, après qu'un bénévole ait tenté de me décourager de terminer au ravitaillement des 10 kms de l'arrivée (mais moins que Marcel qui se verra arrêté par un médecin après une chute provoqué par une crampe, pour repartir contre son avis...), les derniers kilomètres seront bien difficiles, mais, assuré de terminer dans les temps même en marchant vite, et galvanisé par le fait de doubler quelques attardés et de sentir l'arrivée approcher, je finirai finalement en assez bon état, sans que la douleur crainte au genou ne se réveille !

En parlant de douleurs, quel bilan trois jours plus tard ?
Étonnement bon finalement. Les courbatures s'estompent déjà, elles étaient surtout présentes dans les fesses, les cuisses et se réveillaient après une période d'inactivité assise par exemple. Mais rien d'insupportable, moins difficile qu'après une grosse séance de Freelitics par exemple.
Des petites brûlures dues aux frottements, à peine ressenties durant la course, au niveau de l'intérieur des cuisses et des fesses sont parties en une journée après un petit coup de pommade d'hydrocortisone pour bien dormir.
Sur les pieds, une trace d'ampoule percée mais je n'ai pas ressenti de douleur particulière, et ma protection au niveau de l'endroit où j'avais des frottements à l'entraînement a bien fonctionné, RAS ici.
Seul signe extérieur encore visible 3 jours après, des brûlures sur le sommet des tétons, vraiment très douloureux, qui mettront une bonne semaine à cicatriser. Il faudra vraiment veiller à trouver un moyen de les protéger la prochaine fois...

Reprise de la course tout doucement deux semaines plus tard sans soucis. Pour se motiver à continuer, je vais chercher une course à préparer... Probablement un 10 kilomètres dans deux mois histoire d'avoir le plaisir de vraiment courir et d'effacer la frustration de devoir gérer l'effort sans jamais être essoufflé...

[Update fin décembre 2018] C'est fait pour le 10 km et, en dépit d'une motivation trop peu présente pour l'entrainement, le résultat est plutôt satisfaisant. Aucune douleur durant cette course si ce n'est des tétons un peu douloureux pendant 24 heures et une performance au rendez-vous : un peu moins de 52 mn, soit du 11.5 km/h qui constitue mon record pour une distance à 5 chiffres, autant dire que je suis très content !

lundi 18 juin 2018

Road to Marathon

Ouais, un titre en anglais, parce que ce blog a bien envie de se la péter un peu...

En plus, c'est un marathon sur route, alors il se la pète et en plus je place un jeu de mots moisi, toc !

Alors, l'objectif d'une vie : "terminer un marathon" n'était pas dans ma liste initiale... Pourtant, c'est un item auquel on pense facilement, il est dans plein de listes de plein de monde qui fait des listes, parce que c'est un objectif myth(olog)ique [attention, une fois lancé sur les jeux de mots moisis, rien de m'arrête, même les inclusions improbables dans un mot... Suis un dingue]. Mais déjà, je m'étais dit que c'était trop bateau, genre, je vais pas mettre le même objectif que tous les pellos qui font des listes, je suis quelqu'un exceptionnel, je bouffe des Werthers moi.

Mais finalement, considérant que ma liste de 100 trucs était misérablement bloquée à 40, et ayant vu mon frangin Marcel (oui, j'ai un frère, j'ai même été témoin à son mariage, faut suivre un minimum sinon on s'en sort plus) avait tenté et réussi le challenge et que j'étais pas plus manchot cul-de-jatte que ce branquignole grand sportif, j'ai été tenté moi aussi par ce genre de défi... Ajoutez à cela que ma belle-famille s'amuse régulièrement à faire des petites courses et m'ont embarqués récemment dans un trail de 15 bornes pour lequel j'ai dû m’entraîner un minimum pour éviter de finir derrière ma belle-mère de 70 ans + le petit challenge Freeelitics que j'ai récemment terminé en suivant le programme initial gratuit de 5 semaines où je me suis bien déchiré, je crois que j'ai pris goût à ce genre d'objectif, qui est franchement parfait pour se motiver à suivre un programme d'entrainement un tantinet exigeant.

Donc, je me suis inscrit à un marathon qui se courra dans 19 semaines. Et j'ai débuté par la partie la plus rigolote : me concocter un petit programme d'entrainement !
Pour ce faire, je me suis largement inspiré de ce programme en 30 séances qu'on trouve sur le site de Kalenji. Il est initialement prévu pour une durée de 10 semaines avec 3 entraînements par semaine (parce que 10x3=30 vous voyez, même Marcel est capable de le calculer sans l'aide de sa calculatrice celui-ci...) Mais comme moi, j'ai 19 semaines, et que je veux me tenir à 3 séances par semaine aussi, j'avais un problème parce que (attention ça se corse) 19x3=57. Il me fallait donc remplir 57-30=27 séances... Séances que j'aimerais en grande partie consacrer à du renforcement/muscu pour s’affûter un minimum et varier un peu de la course...
J'ai donc décidé d'étaler le programme Kalenji initial sur 12 semaines, avec les 6 dernières semaines full course 6x3 séances = 18 séances de course, et les 6 semaines précédentes avec une séance de muscu/Freelitics intercalée entre deux séances de course. Et pour les 7 premières semaines, 2 séances de muscu et une séance de course foncière pour reprendre le rythme, avec des sorties longues "tranquilles" passant progressivement de 1h à 2h...

Bref, plus clairement pour tout le monde si habeas corpus, tu quoque mi fili fluctuat nec mergitur amen(*)... Heu pardon, plus clairement pour tout le monde, le programme donne :

Semaine 1 : 2 séances Freelitics assez longues (on va partir sur une Diane et un Aphrodite pour les initiés) et 1 sortie 1h
Semaine 2 : 2*Freelitics + 1h10 course allure marathon
Semaine 3 : 2*Freelitics + 1h20 course allure marathon
Semaine 4 : 2*Freelitics + 1h30 course allure marathon
Semaine 5 : 2*Freelitics + 1h40 course allure marathon
Semaine 6 : 2*Freelitics + 1h50 course allure marathon
Semaine 7 : 2*Freelitics + 2h00 course allure marathon
Semaine 8 à Semaine 13 : 1*Freelitics + 2 séances Kalenji (de la séance 1-2 en S8 à la séance 11-12 en S13)
Semaine 14 à Semaine 19 : 3*Kalenji (de séance 13-15 en S14 à séance 28-30 en S19)

Et comme je suis un blogueur de ouf (déjà le 3ème article ce mois-ci, truc de dingue, je mettrai à jour le suivi ici, comme ça la foule immense de mes lecteurs me mettra une pression inouïe pour que je me tienne à ces engagements)

PS.1 = le programme de Kalenji est prévu pour un objectif de marathon en moins de 4h. Évidemment ce serait super, mais mon objectif initial est plutôt de terminer sans se faire arrêter par l'organisation. L'année dernière, le dernier enregistré par le site a terminé en 5h30 environ, ce qui est déjà pas si mal... Mais bon, au fur et à mesure de la préparation, si le physique tient (j'ai peur de mon genou qui me fait souffrir lors des séances trop intensives) et que le programme est tenu, on affinera l'objectif

PS.2 = Pour ceux qui se demandent si j'ai réussi mon coup lors du trail, la réponse est oui, j'ai mis plus de 20 minutes à la belle-mère et j'étais loin d'être le dernier de ma catégorie. Honneur sauf !

(*) : si elle vous est inconnue, la référence est ici

Semaine 1

Lundi, reprise bien laborieuse de la course, mal de genoux malgré un rythme lent (env. 9 km/h avec un cœur à 75% de cardio), dure dure la reprise...
Mercredi : Aphrodite... Très difficile, il faut faire une pause au milieu pour éviter de tomber dans les pommes, mais on s'accroche et on finit avec un temps dans la moyenne de ce qu'on avait fait lors de la première série de 5 semaines d'entrainement. Pas si mal. Mais la récupération sera longue : courbatures pendant 3 jours et il faut attendre dimanche pour que j'ai le courage de faire la troisième séance
Dimanche : Diane. Très dur aussi, temps très moyen (avant-dernière performance sur 8 historiques) mais récupération plus rapide. Mouche ! La forme revient !

Semaine 2

Mardi, Aphrodite. amélioration sensible du temps et plus de fluidité/facilité, les sensations reviennent doucement.
Jeudi : 1h15 de course très tranquille. Je n'ai pas la distance parcourue mais c'est pas mal, avec un coeur qui reste étonnamment très bas, jamais plus de 65% cardio... J'ai couru très tôt le matin pour habituer le corps à cet horaire qui sera celui du marathon, est-ce lié ? Ou bien est-ce grâce à l'écoute de podcasts qui occupent bien mon attention ? Pas de douleur au genou
Vendredi-dimanche : on esquive à contre-coeur la dernière séance, rhino-pharyngite et fièvre, ce n'est pas très raisonnable de s'infliger un Diane dans ces conditions, ça m'aurait sans doute complètement décalqué... On veut bien suivre le programme, mais on n'est pas des nazis non plus !

Semaine 3

Dur, dur pour la motivation... Et (petites) entorses au régime, va falloir se reprendre en main.
Pourtant, ça avait bien commencé avec le mardi, Aphrodite. encore un meilleur temps et une récupération de moins en moins douloureuse.
Mais, comme on est en week-end à la mer, je pense que ça vaudrait mieux que je fasse mon jogging à cette occasion, donc je ne le fais pas dans la semaine, mais peut-être que je devrais plutôt faire Diane ce week-end ? Bref, de questions en tergiversations, je finis par ne rien faire... Heureusement, le week-end est très sportif et, même si on ne fait pas notre programme, on peut aisément considérer qu'on s'est au moins autant dépensé...
Et il faudra attendre le mardi suivant pour courir 1h20. Près de 12 km, jamais plus de 65% cardio, bonne forme à l'arrivée, j'aurais pu continuer sans trop de soucis... Ça fait un rythme d'environ 5 heures sur le marathon... Honnête.

Semaine 4

Semaine 4, ou semaine des bonnes excuses... Il fait trop chaud, y'a du foot à la télé, bref, programme pas respecté... On a fait le strict minimum, à savoir courir 1h30 (exactement au même rythme que la semaine précédente, soit sur les bases d'un marathon en 5 heures) et puis on fait nos 10 000 pas minimum par jour.
Voila, strict minimum comme annoncé. Il va falloir tenter de se remettre un peu à la muscu avant les 12 dernières semaines où la course sera plus intensive...

Semaine 5

Cette semaine, encore des difficultés à respecter la partie "muscu" du programme. On court sans soucis durant 1h40 (un peu plus de 13 km, toujours sur un rythme de marathon sur 5 heures) sur un parcours très accidenté (plus que le marathon à venir, puisqu'on a avalé un dénivelé de plus de 220 m sur ces 13 km... Soit autant que le dénivelé annoncé pour tout le marathon, qui n'est pas plat comme vous le voyez)
A part cela, on a profité de la présence d'une piscine de 10 mètres pour enchaîner 100 longueurs sans poussée en 28 minutes...

Semaine 6

Semaine 6, on est en vacances, il fait chaud, la France est en demi puis en finale puis championne du Monde, et pour la première fois on zappe la course, en plus de la muscu...

Tout ce qu'on a fait est une séance de piscine un peu plus longue. 40-45 minutes pour 150 longueurs de 10 mètres sans appui et une longue séance de marche pour une journée à 28,000 pas qui tire les jambes le lendemain (tout près de notre record de 30k qu'on avait atteint pour le trail). On va être un peu juste pour rattraper la course sur la semaine suivante (on est déjà mercredi, et je n'ai fait qu'une misérable séance de 6 minutes de gainage, pause comprise), on va donc viser juste la course de 2 heures en semaine 7 puis les choses sérieuses commenceront avec le début du programme Kalenji.

Semaine 7

Bien, on assure la sortie longue de 2 heures (2h01 exactement...) Premier tiers très doucement (au rythme de ma petite chérie qui m'accompagne pour l'occasion pendant une quarantaine de minute = 8.2 km/h, FC @ 65 %, puis le reste à 75 %, 8.8 km/h.) Je pense que ça peut être une bonne idée de débuter le marathon sur ce genre de rythme, genre, marathon en 5 heures, puis aviser selon la forme.
Et s'offre même en fin de semaine une deuxième séance sympa de piscine, 1h06 pour 200 longueurs de 10 mètres, tiraillement dans les genoux à la fin tout de même...

Semaine 8

Bon, c'est maintenant que les choses sérieuses commencent.
Première séance = 45 mn tranquille. On en fait 52 mn tranquille et en détente pour un rythme toujours compris entre 8.5 et 9 km/h, et on enchaîne avec une très longue séance de marche : plus de 3 heures pour environ 16 km. J'avais plutôt prévu une heure de marche puis une nouvelle séance de 45 mn mais, au moment de reprendre, trop de douleurs au genou tandis qu'il ne tiraillait pas en marchant, j'ai préféré ne pas trop forcer. Au final, ça nous fait une journée à 40,100 pas, nouveau record bien sûr. Les jours suivants tiraillent toujours un peu, juste 10-11k pas pour récupérer. Puis petit refroidissement qui me rend un peu malade jusqu'à dimanche où on se botte le train pour faire la...
Deuxième séance = Fractionné de 10*20 secondes (avec 40 sec de récup à rythme lent), le tout entouré de 36 minutes d'échauffement et de refroidissement à rythme de semi-marathon. Très bonnes sensations, le fractionné étant à 85 % de FCM "seulement", je ne ressens pas d'essoufflement extrême lors des premiers cycles comme ça avait pu être le cas lorsque j'en faisais "sauvagement". Au final, 46 minutes à plus de 10 km/h de moyenne...

Semaine 9

Troisième séance du programme officiel, a priori pas de soucis puisqu'il s'agit de courir une heure à un rythme plutôt tranquille. Je décide de forcer un peu avec une FC entre 75% et 80 % au lieu des 70-75 demandés et là, problème puisqu'après 50 minutes et 7.8 km (soit une moyenne à 9.3 km/h, voir même plus vu le début très lent que j'ai fait, sur une route bien vallonnée, donc clairement au-dessus du rythme pépère habituel), une vive douleur au genou droit m'oblige à écourter l'exercice. Inquiétant...

Semaine 10-13

En effet, très inquiétant puisque mes autres tentatives se sont soldées par des douleurs vives et qui apparaissent dès les premières minutes... C'est donc après deux semaines de repos total et des douleurs toujours présentes que j'ai consulté un podologue... Diagnostic sans surprise : nous avons une TFL (ou syndrome de l'essuie-glace) et on nous prescrit des semelles orthopédiques que nous recevrons finalement en semaine 14, à porter tout le temps. Un peu gênant au début, elles me provoquent quelques courbatures au niveau du pied qui essaie de compenser, mais on s'y fait.

Semaine 14

Une seule tentative en fin de semaine, très décevante : douleur au bout de 44 minutes... Je ne me laisse pas abattre et termine en marchant/trottinant du plus vite que je peux sans douleur. Verdict : je peux avancer à 7 km/h sans gêne même lorsque le genou a été douloureux. Cela me permettrait de terminer le marathon dans les temps (la barrière horaire est à 6 heures). C'est une maigre consolation mais on s'accroche à ce qu'on peut.

Semaine 15

Cette semaine, une seule sortie douce de 10,6 km, 1h15 @ rythme marathon (8.3 km/h) sans douleur... Ouf. Je cours sur une petite boucle d'un peu plus de 3 km qui me permet de bien régler mon allure selon mon rythme cardiaque. Cela me permettra de mettre en place une feuille de route pour le marathon basé juste sur cette variable, qui devrait me permettre de tenir le coup.

Semaine 16

Cette semaine, une seule sortie encore, mais on teste le genou sérieusement avec une sortie de près de 14 km (1/3 de marathon) en 1h43. En variant le rythme cardiaque, le résultat est saisissant puisqu'à 140 bpm, on court sur un rythme de marathon en 5h30 - A 145 bpm, on est en 5h12 - A 150 bpm, on passe au marathon en 4h58 - A 155 bpm, on est sur un rythme de marathon en 4h54... 
Je pense que même si c'est tentant de forcer plus, il ne faut pas dépasser les 145 bpm (et viser 140) pour le premier semi-marathon... Ça donne une moyenne en 5h30, ce serait cool et ça permettra de se donner les meilleures chances pour ne pas finir sur les rotules.

Semaine 17

Je n'ai plus mal au genou ces dernières sorties, mais je n'ose pas forcer pour ne pas réactiver la douleur à deux semaines de l'échéance... Juste une sortie d'environ 1h30 en fin de semaine, sous la pluie et un peu plus froid, ce qui permet de tester l'équipement à cette occasion, ce qui est pas mal. Sortie à rythme légèrement supérieur au marathon, environ 150 bpm de moyenne pour 13 km, soit une moyenne ramenée au marathon à 4h45, solide et cohérent... Y'a plus qu'à espérer que le genou tienne...

Semaine 18

On commence la semaine (enfin, mercredi) par un Aphrodite douloureux, presque tombé dans les pommes dès le premier tiers, la fin sera une longue lutte et, même si on est loin devant nos premiers temps, on est tout de même moins bien qu'à la reprise de la semaine 1... Les courbatures seront telles que je ne ferai plus rien avant le lundi suivant, où elles se faisaient encore sentir !

Semaine 19

Dernière semaine, celle des peaufinages. Il n'est plus temps d'innover ou de se lancer dans l'entrainement en pensant retrouver une forme qu'on n'aurait pas... Durant cette semaine, on va tenter de se coucher tôt pour être bien en forme le jour J. On surveillera l'alimentation, avec une cure de glucides lents dans les 72 dernières heures et on va s'hydrater encore et encore, jusqu'à être bien sûr de faire pipi bien clair...
Petite séance sportive le mardi avec une sortie d'une quarantaine de minutes au rythme le plus lent prévu pour le marathon, soit 140 bpm. Il a fallu que je marche de temps en temps pour ralentir le cœur parfois ! Marathon prévu en 5h15 à ce rythme, ce qui est un peu plus rapide que les tentatives précédentes mais qui confirme que c'est ce qu'il faut viser, voire moins rapide même pour le départ...
J'ai également préparé un petit pense-bête pour la course afin de se caler sur les rythmes et éviter d'avoir à toujours calculer (même si ça m'occupe bien l'esprit en course en général).
Le programme est une petite sortie jeudi matin et une mini samedi matin après le voyage en voiture du vendredi et ça devrait le faire...

Sortie du jeudi en ligne, une petite demi-heure. Impossible de tenir le rythme inférieur à 145 bpm sans marcher. Et malgré cela, on a un rythme de marathon en 5h. Le challenge va donc être de tout faire pour aller le plus lentement possible au départ, quitte à marcher si on ne parvient pas à ralentir le rythme cardiaque suffisamment... Cela paraît stupide dit comme ça, mais c'est, je pense, le meilleur moyen de réaliser l'objectif qui est de finir, si possible sans blessure !

Petit tableau de marche plastifié pour savoir où on en est en course...


Voila, c'est fait... Pour un compte-rendu détaillé, voyez ce billet...

mercredi 6 juin 2018

#Soupir

Aujourd'hui, nous sommes le 6 juin. A plusieurs reprises, j'ai tenté la blague : "il débarque lui", "tu débarques aujourd'hui". Ou même "ah, on est le 6 juin il débarque". Aucun écho, aucune réaction, rien.
Misère...
Bon, ça ne m'empêchera pas de bien m'amuser dans 12 jours à chaque coup de téléphone... Les fameux appels du 18 juin

Tiens, un autre petit #soupir qui vient d'arriver. Je vais pas faire un post exprès alors que le met sous celui-ci... Bagarre au travail sur le calcul des intérêts d'un prêt. Les personnes chargées de me contrôler sont ravies : elles ont trouvé une erreur dans mon calcul. En effet, pour un prêt du 11/09 au 14/11, j'ai utilisé une maturité de 64 jours alors qu'elles sont formelles, le chiffre correct est 203. C'est dans leur tableur excel, ils ne peuvent évidemment pas se tromper donc j'ai tout faux avec mon calcul à la main... Bon, il s'avère que selon leur format, en effet, 20181114 - 20180911 = 203, certes... Mais, même à la grande époque du calendrier révolutionnaire, je crois qu'ils n'avaient pas poussé l'amour du système décimal jusqu'à faire des mois de 100 jours...

Quatre collègues dans un ascenseur un peu vieillot...
Machin : "Oh non, on est trop lourds, les portes ne se fermeront pas"
La fille un peu nunuche : "On a qu'à se mettre sur la pointe des pieds"
Le mec intelligent : "Mais non, c'est le contraire, on est plus lourds sur la pointe"
Les autres : "Ben oui voyons..."
Pas sûr qu'ils aient besoin de se mettre sur la pointe pour être bien lourds...

Dites-moi stop

À l'occasion d'un déjeuner, dans un bar à salades nouvellement ouvert près du bureau, un souvenir douloureux refait surface...
Dans cet établissement, on compose soit-même sa salade, 4 ingrédients en plus de la base et une sauce, que la serveuse nous propose de verser à la quantité de notre choix : "dites-moi stop" dit-elle en commençant à verser.
Mais bien sûr, on me prend manifestement pour un idiot. À mon âge, penser que je vais tomber dans un tel panneau... Je lui laisse bien verser toute la quantité désirée et la gratifie d'un "merci" de circonstance. Et toc, je me suis pas laissé avoir...

Comment ça, vous ne voyez pas le problème ? Allez, réfléchissez-y un peu ? C'est bon, ça vient ?... Comment, que dîtes-vous ? Mais non, le soucis n'est pas que les clients sont enclins à mettre fin au versement de sauce trop tôt et que le resto économise donc trois bouts de chandelle sur sa sauce... Vous n'y êtes pas. Pas du tout. On voit bien que vous n'avez pas assisté à la scène terrible qui s'est déroulée alors que j'avais 5 ans, en classe de neige de la maternelle, je m'en souviens comme si c'était hier avec une rage non contenue.
Situation assez analogue : lors du dîner après une longue journée de glissade sur les fesses (j'ai jamais réussi à faire plus d'un mètre avec des skis le premier jour et ai passé les deux suivants à faire de la luge), une accompagnatrice me sert des haricots verts. "Tu me dis stop" m'indique-t-elle, probablement habituée à tous ces difficiles qui ne connaissaient pas la purée de ma mère. Je la laisse bien remplir mon assiette avant de lui signifier que la quantité est parfaite : "Stop !" m’écriai-je ravi. "On ne dit pas stop, on dit merci" m'assène sèchement la maîtresse qui m'avait entendu en passant, mais qui avait sans doute raté le début de cette interaction maudite... Pan, sur les doigts. Pris en flagrant délit d'imperfection, alors que j'avais parfaitement respecté la consigne ! Toute l'injustice du monde qui s'abat sur mes frêles petites épaules tremblantes, un sentiment de vertige intérieur, une chute immense et, avant d'avoir pu esquisser le moindre mouvement de justification, les larmes qui jaillissent. J'ai fondu en larmes devant tant d'adversité et je crois que j'ai pleuré durant tout le repas...
Bon, il est possible qu'enfant, je fusse un tantinet sensible. Sans me souvenir de circonstances si précisément, je sais que je fondais régulièrement en larmes à la moindre remarque à l'école primaire. Cela m'arrivait même au collège... Je ne sais plus pourquoi je pleurai dans le bureau de la Conseillère d’Éducation, une histoire de facture de cantine que je n'avais pas transmis à mes parents je crois, et elle s'est empressé de me consoler. Pareil pour l'infirmière scolaire qui m'a dit que je devrais porter des lunettes...

Ah oui, un autre souvenir analogue. En classe de 5ème, sortie scolaire avec la prof de biologie (une remplaçante). On passe devant un étal de primeurs et je chippe une cerise. Sans m'en cacher et sans y penser à mal : on faisait toujours ça pendant les courses avec ma mère au rayon fruits et légumes de son supermarché fétiche, ça me semblait être un droit fondamental du consommateur... Et pan, elle m'invective sèchement, mais qu'est ce que tu fais, c'est du vol, il faut payer, s'excuser... Comble de guigne, en plus, la cerise était pourrie ! Les larmes montent, je la recrache piteusement dans le caniveau entre deux sanglots... Bref, la honte devant tous les camarades, un voleur et un pleurnichard en même temps...  J'ai franchement détesté cette grosse vache toute l'année, j'ai refusé de m'intéresser à sa matière pourrie, à prendre la parole une seule fois dans son cours de merde et j'ai eu des notes dégueulasses, ce qui était tout de même assez rare pour être signalé (enfin, quand je dis dégueulasse, c'était 12 ou 13 quoi, faut pas déconner non plus)... Avec le recul des années, la maturité et le fait d'avoir des enfants à éduquer, je me dis que la réaction de cette prof était tout à fait légitime et qu'elle a bien fait de ne pas fermer les yeux. De plus, elle ne pouvait imager la disproportion de ma réaction. Il n'empêche qu'en écrivant ça aujourd'hui, le sentiment qui prédomine est que je pense que c'est une grosse pute. Ouais, une bonne grosse pute, sans doute vieille et moche qui croupit toute seule dans une maison de retraite miteuse, ce qui est bien fait pour sa sale gueule de conne.

Bon, nous disions donc un tantinet sensible et peut-être un brin rancunier aussi en fait...