dimanche 7 juin 2020

Une certaine façon de penser

Juste en passant, une pensée qui m'a traversé l'esprit trois ou quatre fois ces trente dernières années. Je la pose ici au cas où elle ne revienne pas, parce que je crois qu'elle est symptomatique de la façon dont fonctionne mon cerveau. Du moins, qu'elle révèle une part de son fonctionnement qui n'est pas vraiment commune. Si j'en crois ce qu'on me dit bien sûr, parce que pour moi, c'est évidemment normal... Je vous laisse juger.

Vous connaissez bien entendu l'Aigle Noir, la chanson de Barbara. Moi je la connais, je l'ai apprise en musique au collège, et elle contribue à hauteur de 1.3 % à la réalisation de mon objectif de connaitre 2000 vers de poésie, qui est un des objectifs de ma bucket list...

Les deux derniers couplets donnent ceci :
Dis l'oiseau, oh dis emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant dans mes rêves d'enfant
Pour cueillir en tremblant des étoiles, des étoiles
Comme avant dans mes rêves d'enfant
Comme avant sur un nuage blanc
Comme avant allumer le soleil
Être faiseur de pluie et faire des merveilles
L'aigle noir dans un bruissement d'ailes
Prit son vol pour regagner le ciel

Je vous ai souligné le passage révélateur, mais je vous ai laissé tout le contexte sinon on comprend pas grand chose... Vous en pensez quoi de ce "être faiseur de pluie" ? On est d'accord que c'est les rêves d'enfant : on cueille des étoiles, on allume le soleil, on fait tomber la pluie et on fait des merveilles. Point, on passe à la suite.
Et bien non, pour moi, depuis la première fois que je l'ai lu et jusqu'à aujourd'hui, je me dis que ce "être", ce pourrait très bien non pas le verbe mais le nom commun, apposé au soleil qui en quelques sortes le personnifierait comme une entité vivante, responsable de la pluie : le allume le soleil, cet être qui fait tomber la pluie. Parce qu'en fait, c'est un pléonasme de dire qu'on allume le soleil et qu'on génère la pluie. Réaliser le premier suffit à entrainer le deuxième. Si t'allumes le soleil, ça va finir par faire pleuvoir, le cycle de l'eau, tout ça...

Je me rends compte en écrivant que ce qui me dérange ici, c'est que si on considère que "être" est ici le verbe, c'est comme si on "gaspillait" un pouvoir... Pas la peine de demander à faire les deux, le premier suffit pour tout obtenir.

Voila, si par chance vous avez compris, vous en savez un peu plus sur ma façon de voir le monde. Bonne nuit !