mardi 15 décembre 2020

Le saviez-tu ?

Pater Noster

Une découverte lors de ma révision des 100 poèmes à apprendre par cœur (dans ma bucket list) : la version officielle du Notre-Père, la prière la plus utilisée de la liturgie catholique, a été modifiée officiellement en 2017. En effet, à cette date, le texte de la sixième demande au Père est passée de "ne nous soumet pas à la tentation" à "ne nous laisse pas entrer en tentation"... La raison principale n'étant pas l'esthétique du texte vous en conviendrez, mais la nécessité d'écarter l'idée que la tentation pourrait être une espèce d'épreuve soumise par Dieu. Or, il n'en est rien. Mécréants ! Comment avez-vous pu vous méprendre sur les intentions du Seigneur ? Ainsi dans la lettre de Saint Jacques il est dit clairement : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ‘Ma tentation vient de Dieu’, Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jc 1, 13). Bim, dans vos nez ! Réapprenez votre prière, butez à chaque incantation sur ce vers qui sort naturellement à l'envers et repentez-vous de ces intentions négatives que vous prêtâtes au Tout-Puissant !

Le saviez-tu ?

J'ai entendu pour la première fois ce petit jeu de mots fin 2019 dans une vidéo de vulgarisation historico-mythologique sur Youtube (Manon Bril, on t'aime !). J'ai longtemps cru que c'était une idée originale... Jusqu'à ce que je me rende compte que Davy Mourier avait fait une série de sketches avec ce thème en 2016... "Serait-ce donc sur Nolife que ce jeu de mots "le saviez-tu ?" est apparu ?" me demandé-je. Pour en avoir le cœur net, et parce que nous n'avons pas peur de consacrer une heure de notre insignifiante existence à ce genre de futilités, quelques recherches s'imposèrent. Le résultat de cette fouille méthodique des archives de l'Internet nous ont finalement montré que l'expression est fort récente, assez rare, mais qu'elle est devenue populaire dans les années 2010, via notamment une bande dessinée humoristique de 2013. Mais c'est sur un obscur Skyblog de 2006 que j'ai trouvé la plus ancienne mention datable... Je ne résiste pas à la tentation de partager une petite capture d'écran :

L'auteur du blog "les animals" donc, manifestement féru de détournements grammaticals à des fins humouristiques (non, j'arrête, ça me pique trop les œils tous ces mots soulignés de rouge ondulant), serait l'auteur inconnu de cette vanne au succès laborieux mais indiscutable.

Pour en avoir le cœur net, j'ai décidé ni plus ni moins de lui poser la question, car, ô surprise, les skyblogs tous pétés de votre enfance sont toujours là et le site a survécu, dans son jus, aux Goa.fr, Lycos et autres Altavista, qui l'eut crû... Et il m'a donc fallu créer un compte Skyrock pour la première fois, à mon âge, en 2020. Expérience presque paranormale de déformation de l'espace-temps.

Nous verrons bien s'il y a une réponse, plus rien ne nous étonnerait dans cette affaire.

[Petit suivi un mois plus tard] 

Malheureusement, pas de réponse à mon message. J'ai donc parcouru le reste du blog pour dénicher un élément me rattachant à l'auteur. Sans succès, mais j'y ai découvert une variante du jeu de mots quelques mois plus tard : "Le sachiez-tu ?", qui n'est à ma connaissance pas passé à la postéri[euri]té, peut-être parce qu'un poil (de fesses) trop scatologique ?




jeudi 3 décembre 2020

J'aime... Les arcs-en-ciel !

J'assume, j'aime les arcs-en-ciel, je trouve ça trop cool. Déjà c'est super beau, ensuite c'est pas si courant (surtout dans nos perspectives urbaines bien bouchées), et enfin, c'est la manifestation merveilleuse d'un phénomène scientifique quand même un peu dingue...

Et du coup, j'aime tous les arcs-en-ciel, pas seulement les naturels (ou les doubles naturels, c'est encore plus dingo !), mais aussi les artificiels. Par exemple lorsqu'on arrose un truc au jet d'eau en plein soleil l'été, hop, un petit arc-en-ciel personnel qui surgit sur la pelouse, qu'on peut faire bouger, apparaître et disparaître à volonté. C'est magnifique, non ? Évidemment, nous sommes d'accord.

Pour l'instant, j'en conviens, cet article n'est pas très polémique. Je ne pense pas qu'il existe beaucoup de monde qui inscrive les arcs-en-ciel dans la liste des trucs qu'ils n'aiment pas. Mais on y arrive (même s'il ne faut pas s'attendre non plus à la polémique du siècle, hein, on part de loin quand même...) : en effet, j'aime tellement les arcs-en-ciel que j'aime aussi leurs cousins : les tâches d'essence toutes poisseuses et bien polluantes qu'on peut voir trainasser dans les flaques d'eau sur la chaussée bitumineuse et malodorante... Comme cette photo d'illustration que j'ai prise un jour d'automne où je me suis émerveillé sur la beauté du caniveau.

C'est beau la pollution parfois...

Voilà une déclaration qui lancera sans doute la controverse et devrait me vouer aux gémonies pour incitation au crime environnemental, mais, là encore, j'assume. Je trouve ça beau, ce n'est évidemment pas pour ça que je verse de l'essence dans toutes les flaques que je croise. C'est la joie de la rencontre fortuite qui est la plus réjouissante.

Je ne suis pas sûr que ces colorations similaires soient dues à des phénomènes identiques, mais je pense que l'émotion qu'ils suscitent se comparent également à celle, plus classiquement évoquée dans les bucket lists, que procure l'observation des aurores boréales, qui complèteraient bien je pense cet élément de ma liste de choses que j'aime...

mardi 1 décembre 2020

Quelques perles

Glanées au hasard de mes lectures et périgrinations, stockées dans un coin sombre de la mémoire de mon téléphone : quelques erreurs que je n'ai pu m'empêcher de remarquer. Florilège avant nettoyage dudit téléphone.

Mon compteur Linky

Début 2019, grande campagne d'installation des nouveaux compteurs électriques Linky dans ma commune. Nous étions sollicités plusieurs fois par semaine pour prendre rendez-vous avec les techniciens, relancés continuellement et menacés d'être des parias si nous ne nous y pliions pas...

Personnellement, j'ai réussi à éviter. Non pas que je craigne les ondes qui couplés à la 5G contrôlent nos esprits (j'ai pas tout compris à la théorie conspirationniste associée), mais juste que je vis très bien sans et que je préférais que d'autres essuient les plâtres pour bénéficier directement de l'inévitable deuxième génération qui aura corrigé les bugs les plus flagrants de la première génération.

Mais dans tous les cas, j'ai une excuse en or en cas de remontrance administrative. Je prétendrais avoir pris rendez-vous pour le dernier jour de présence de l'installateur dans mon quartier. Et étonnement, ils ne sont pas venus. Saurez-vous dire pourquoi ?



Étendards approximatifs

Deux photos prises dans les boutiques de change rue Vivienne. Pas d'autre intérêt que celui de montrer que je connais les drapeaux du Timor Oriental, de la Thaïlande, des États-Unis et de la Malaisie... Fou tout de même, la même erreur thaïlandaise dans deux boutiques différentes. Il y a sans doute un employé commun là-dessous...







Dans la tête d'un journaliste de 20 minutes

A de nombreuses reprises, j'ai tenté de comprendre le calcul figurant dans cet article de 20 minutes. Je n'ai à ce jour trouvé aucune explication plausible de près ou de loin. N'hésitez pas à m'éclairer si vous aussi, vous avez une relation "particulière" avec les maths.


Déjà, il pourrait y être précisé qu'il s'agit de chiffres annuels (enfin, on présume). Et ensuite, comment 90 heures font deux semaines, mystère ! Ça nous ferait une semaine d'environ 50 heures (puisqu'il précise près de deux semaines). Peut-être qu'il parle en semaine de travail et qu'il débarque de la France des années 1850 ? En tout cas, ça lui fait rien d'écrire qu'un parisien passe en moyenne deux semaines dans les bouchons, y'a rien qui clignote là-haut. Deux semaines, une heure par jour, tous les jours de la semaine, dimanche et jours fériés et vacances inclus... Si c'était le cas, y'aurait plus de monde dans le métro mon pote, je te le dis !

Des bus pour asthmatiques ?


Par ici la sortie

Pour terminer, une image illégale, prise au péril de ma liberté... Je ne dévoilerai donc pas où ça se trouve, parce que même Google a été obligé de tout flouter, les vues satellites et Street views, ça rigole pas. Il s'agit du mur d'enceinte d'une prison francilienne. On veut éviter qu'un complice puisse préparer une évasion, en repérant un point faible pour une attaque par hélicoptère ou un endroit où il serait facile d'escalader les murs. Bon, évidemment, ça semble impossible ça, escalader les murs... Pourquoi pas une échelle aussi ? Ah, il est bien placé ce poteau tiens... J'espère qu'ils sont pas trop dangereux là-dedans quand même...


Un dernier pour la route

Ce n'est pas une erreur, mais je ne vais pas créer un post juste pour ça. Repéré pendant la lecture de Trois kifs par jour de Florence Servan-Schreiber dont nous avions rapidement parlé, un petit truc tout simple mais qui m'a fait sourire : pourquoi sacraliser l'écrit et ne pas transcrire dans une phonétique très décomplexée la prononciation d'un nom de famille difficile ? C'est vrai, c'est beaucoup plus simple ainsi, mais ça ne me serait jamais venu spontanément...




dimanche 29 novembre 2020

Anachronisme au Musée du Louvre

En visite au Musée du Louvre (dans le monde d'avant le confinement donc), j'avais été interpellé par ce tableau signé du maître flamand du début du XVIIème siècle Frans Francken II, à tel point que je l'ai pris en photo :

Et j'ai également immortalisé son cartel pour pouvoir faire quelques recherches un beau jour... Plus d'un an après, ce jour est venu !

Alors, est-ce que vous êtes choqués vous aussi ? Allez, pour rendre ça plus visible, une image du tableau de meilleure qualité que ma photo :

Ben oui, on est d'accord. Le Roi Salomon, fils de David et roi légendaire d'Israël, dont on parle dans le Livre des Rois au fin fond de l'Ancien Testament, ça date pas d'hier... De 970 à 931 avant J.C. d'après Wikipédia pour être plus précis... Et justement, en parlant de J.C, ne voilà-t-y pas qu'il est représenté en tableau dans la scène, posant le genou à terre sous le poids de sa croix ! En plein milieu en plus, on peut pas le rater. Y'a que moi que ça choque ou bien ?

Je veux bien laisser un peu largesse et éviter le pinaillage de quelques années sur les anachronismes (la preuve de notre indulgence avec Lucky Luke), mais là, presque un millénaire, je trouve que ça pique un peu les yeux... Et puis comment on peut y croire un instant du coup ? C'est juste deux fois plus énorme qu'une peinture de François Ier avec un iPhone, cinq fois plus gros que Napoléon représenté fuyant l'île d'Elbe en hélicoptère... Aussi invraisemblable que les soldats bretons d'Arthur Pendragon qui mangeraient des galettes de maïs (oups...)

Donc, en cherchant un peu, aucune mention de cet anachronisme flagrant sur Internet. En revanche, sur le site du Louvre, la précision suivante laisse songeur, je cite tout, comme ça vous aurez aussi les dimensions du tableau, il est pas bien gros, on y reviendra :  

Salomon au trésor du Temple (?) - 1633
Hauteur : 0,73 m. ; Largeur : 1,06 m.

L'identification du sujet proposée ici est probable sans être absolument certaine : Salomon installe dans le Temple les trésors déjà consacrés à Dieu par David, son père.

Acquis d'un collectionneur privé, Lyon, 1844 - Département des peintures

Ah, ah ! L'identification du sujet n'est pas formelle ! Tu m'étonnes, un Salomon dans un temple qui a été détruit par les Babyloniens en -586 avec une peinture du Christ là au-milieu, ça fait un peu désordre...

Aurais-je mis le doigt sur une incohérence au Louvre ? Allais-je être en mesure d'avancer une explication plus sensée, de faire modifier le cartel du tableau, d'obtenir ainsi la gloire et la renommée mondiale pour cette avancée majeure de l'histoire de l'art ?

Avec cet objectif parfaitement réaliste en tête, je fis quelques recherches sur notre ami flamand. D'abord, on peut remarquer que le bougre aime peindre des tableaux dans les tableaux. J'imagine que cela permet de mettre en avant cette technique ultra-poussée de la peinture flamande de cette époque, férue du plus infime des détails et qui rend ces œuvres si appréciées des collectionneurs. Je pense notamment à un tableau que j'aime beaucoup, La vierge du Chancelier Rolin de Jan Van Eyck dans lequel les détails sont incroyables, que ce soit dans le paysage d'arrière-plan, dans les scènes sculptées sous les chapiteaux, les marbrures du sols ou les mille volutes ciselées dans la couronne de la vierge... A tel point qu'on pense que van Eyck les peignait avec un pinceau à un seul poil !


Manifestement, notre ami Frans Francken s'inscrit dans cette tradition avec ses tableaux reproduits dans des tableaux, et être ainsi capable de reproduire fidèlement des minuscules tableaux sur une toile de moins d'un mètre carré (je vous avais dit qu'on y reviendrait) lui permettait sans doute de démontrer son habileté et sa technique...... Bon, allez, je vous mets un autre exemple puisque ce post se transforme peu à peu en galerie d'art...

Frans Francken II - Cabinet d'art et de curiosités (1636)

Je l'aime bien celui-ci. Non seulement parce qu'on dirait un peu mon bureau plein de fossiles, coquillages, médailles ou vieilles pièces de monnaies, mais aussi parce qu'on y retrouve une composition un peu similaire à celle du tableau qui nous intéresse, à savoir un Christ ployant sous le poids de sa croix...

En parcourant l'iconographie de Frans Francken II, il m'est apparu qu'il avait peint Salomon à diverses reprises, et j'ai été tout d'abord frappé par la façon dont il était représenté. Ainsi, son Salomon jeune ressemble généralement à ça :



Tandis que plus âgé, il le représente ainsi :



Chouette, me suis-je écrié... Il ne ressemble vraiment pas à celui de notre Salomon au trésor du temple, quel genre d'expert a pu considérer que c'était le même gugusse !?

Bon, malheureusement, on ne s'improvise pas si facilement spécialiste de Frans Francken II et j'ai bien vite revu mes ambitions à la baisse en tombant sur ces autres versions de la visite de la Reine de Saba à Salomon :



En effet, on se rend bien compte ici, en comparant à la version 'jeune' présentée un peu plus haut, que notre ami flamand changeait sans sourciller la tête de son personnage principal (sans doute en fonction de la commande). Et surtout, on ne peut nier la grande ressemblance entre cette dernière version et le tableau qui nous interpella au Louvre. Impossible donc, sur cette base, de rejeter l'interprétation de l’œuvre présentée au Louvre.

Au contraire, cette petite recherche m'a personnellement convaincu qu'il s'agit bien d'une représentation de Salomon au temple et que Frans nous a commis un bel anachronisme juste parce que :

  • soit il en avait rien à cirer de la vérité historique et que seule comptait la composition artistique
  • soit c'était la commande et que c'est le mec qui paie qui décide, même si c'est n'importe quoi. Après tout, c'est lui qui passera pour un con à exposer ça dans son salon...

Oui, sauf que quatre siècles plus tard, le nom du commanditaire s'est perdu dans les limbes de l'histoire et que seul celui de l'artiste restera à jamais attaché à cette bévue que je suis bien heureux de révéler au monde aujourd'hui ! Sans rancune Francky...

lundi 23 novembre 2020

Souvenirs de la guerre (suite)

Après notre premier article sur le collabo du petit lac de Clairvaux-les-Lacs, reprenons nos souvenirs de la guerre.

Celui-ci me vient de mon père, qui le tenait directement d'un ancien du village qui avait directement participé. Je pense qu'il s'agissait d'un ancien vigneron d'Offlanges mais je n'en suis pas certain, je ne vais donc pas citer de nom, demandez-moi si vous voulez en savoir plus.

Nous sommes donc cette fois-ci dans l'extrême nord du département du Jura, toujours à la fin de l'occupation allemande. Je ne sais pas exactement quand. J'ignore notamment si l'action se déroule avant ou après la constitution et le massacre du maquis de Saligney, et s'il y a le moindre lien. L'histoire n'en fait pas mention en tout cas.

Donc, dans cette partie du Jura, un groupe de jeunes gens du canton de Montmirey-le-Château décide de faire quelque chose pour participer à la lutte contre l'occupant. A priori, ils agissent de leur propre initiative, sans coordination, instructions ni chef. Il semblerait qu'ils se soient monté le bonnet à plusieurs, ils ont une vingtaine d'années, il y a au moins une fille dans le lot... Bref, tout ce qu'il faut pour faire le brave.

Nos apprentis résistants échafaudent un plan : ils vont isoler un allemand, lui tomber dessus à trois ou quatre et l'occire à l'arme blanche, ni vu, ni connu. Un brave soldat qu'ils connaissent et qui est hébergé chez l'habitant dans le village de Dammartin est choisi comme cible, et l'appât n'est autre qu'une demoiselle du village à laquelle il ferait bien son affaire.

Un soir, elle le chauffe et finit par l'entraîner dans une grange. Malheureusement pour lui, la soirée ne se termine pas comme tout à fait comme il l'avait prévu. Je ne sais pas avec quelles armes le pauvre bougre a été dessoudé, mais toujours est-il que voici nos héros bien penauds. Comme le racontait le dernier témoin à l'aube de ses quatre-vingts ans, à l'excitation de l'action et l'adrénaline de son exécution succède immédiatement la sensation d'avoir commis une immense connerie. Que faire du cadavre ? Et si les boches le trouvent, ils vont probablement se venger sur le village, prendre des otages, exécuter sommairement ceux qui seront désignés par les collaborateurs du coin... Panique.

La décision est finalement prise de l'enterrer et d'espérer que les Allemands croiront à une désertion. Je ne connais malheureusement pas le lieu précis de l'inhumation sommaire. Je ne suis pas sûr que papa savait non plus. Le seul élément que je crois connaître est que, dans les années 90 quand cette histoire a été racontée, notre allemand se trouvait sous une haie de thuyas dans le village de Dammartin (ou peut-être à Champagnolot, mais pas à Marpain, c'était une autre commune à l'époque)...

Je ne suis pas sûr que beaucoup de monde ait d'avantage d'informations. Le secret avait évidemment été bien gardé au moment des faits et le témoin n'était pas vraiment fier de ce qu'ils avaient commis cette nuit-là. Sans doute des images terribles d'homme agonisant gravées à vie, et puis la peur de braver le couvre-feu pour l'enterrer, se débarrasser de la bicyclette, l'angoisse d'être découvert ou dénoncé dans les mois qui suivirent... Bref, rien qui ne donnât l'envie de raconter l'histoire, qui n'avait été confié à mon père que parce qu'il avait interrogé et qu'il avait toute la confiance du vieil homme.

Voilà, cher archéologue du futur, si tu veux retrouver un teuton que sa famille a dû attendre un moment à l'armistice, tu sais ce qu'il te reste à faire : retourner du résineux. Prends garde toutefois à ne pas t'aventurer le long de la D459 au niveau de l'ancienne gare. Notre source nous a également appris qu'un convoi allemand y a été surpris par des Spitfires lors de la retraite de 45, c'est pas le moment de se faire sauter le bonnet avec de la .50 incendiaire qui trainerait... [J'avoue, cette conclusion est moisie, mais c'est tout ce que j'ai trouvé pour caser cette mini-information sur la guerre, authentique mais sans rapport avec le reste]

Suite et fin de ces souvenirs dans ce troisième article.


dimanche 7 juin 2020

Une certaine façon de penser

Juste en passant, une pensée qui m'a traversé l'esprit trois ou quatre fois ces trente dernières années. Je la pose ici au cas où elle ne revienne pas, parce que je crois qu'elle est symptomatique de la façon dont fonctionne mon cerveau. Du moins, qu'elle révèle une part de son fonctionnement qui n'est pas vraiment commune. Si j'en crois ce qu'on me dit bien sûr, parce que pour moi, c'est évidemment normal... Je vous laisse juger.

Vous connaissez bien entendu l'Aigle Noir, la chanson de Barbara. Moi je la connais, je l'ai apprise en musique au collège, et elle contribue à hauteur de 1.3 % à la réalisation de mon objectif de connaitre 2000 vers de poésie, qui est un des objectifs de ma bucket list...

Les deux derniers couplets donnent ceci :
Dis l'oiseau, oh dis emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant dans mes rêves d'enfant
Pour cueillir en tremblant des étoiles, des étoiles
Comme avant dans mes rêves d'enfant
Comme avant sur un nuage blanc
Comme avant allumer le soleil
Être faiseur de pluie et faire des merveilles
L'aigle noir dans un bruissement d'ailes
Prit son vol pour regagner le ciel

Je vous ai souligné le passage révélateur, mais je vous ai laissé tout le contexte sinon on comprend pas grand chose... Vous en pensez quoi de ce "être faiseur de pluie" ? On est d'accord que c'est les rêves d'enfant : on cueille des étoiles, on allume le soleil, on fait tomber la pluie et on fait des merveilles. Point, on passe à la suite.
Et bien non, pour moi, depuis la première fois que je l'ai lu et jusqu'à aujourd'hui, je me dis que ce "être", ce pourrait très bien non pas le verbe mais le nom commun, apposé au soleil qui en quelques sortes le personnifierait comme une entité vivante, responsable de la pluie : le allume le soleil, cet être qui fait tomber la pluie. Parce qu'en fait, c'est un pléonasme de dire qu'on allume le soleil et qu'on génère la pluie. Réaliser le premier suffit à entrainer le deuxième. Si t'allumes le soleil, ça va finir par faire pleuvoir, le cycle de l'eau, tout ça...

Je me rends compte en écrivant que ce qui me dérange ici, c'est que si on considère que "être" est ici le verbe, c'est comme si on "gaspillait" un pouvoir... Pas la peine de demander à faire les deux, le premier suffit pour tout obtenir.

Voila, si par chance vous avez compris, vous en savez un peu plus sur ma façon de voir le monde. Bonne nuit !

mercredi 6 mai 2020

Souvenirs de la guerre

J'ai repris un peu la généalogie ces temps-ci. C'est une passion intermittente, qui m'occupe en moyenne quelques jours par an, mais elle est tellement chronophage qu'il faut généralement bien vite la mettre de côté pour les activités plus urgentes... Difficile de dire si ce sera plus simple dans dix ou vingt ans de réaliser le plus bel arbre généalogique possible (un des objectifs de ma liste de 100 choses à faire).

D'un côté, je me rends compte que de nombreux nouveaux outils permettent de le réaliser plus facilement (de plus en plus d'arbres partagés, de registres dépouillés ou scannés accessibles publiquement, de cimetières relevés, etc.) mais d'un autre, la mémoire plus immédiate de nos anciens disparaît inéluctablement.

Je me suis fait cette réflexion à la suite d'un message reçu de la part d'une généalogiste amateure qui faisait des recherches sur un ancien aïeul (un cousin de mon grand-père), résistant ayant appartenu à un réseau de chez elle, déporté à 19 ans et dont on ne sait pas grand-chose. Je suis sûr que mes grands-parents, mon oncle ou mon père auraient pu nous renseigner, mais il aurait fallu que la demande arrive il y a dix ans. Aujourd'hui, tous les trois sont morts. Et leurs souvenirs évaporés avec eux.

Cela m'a motivé à partager les souvenirs qu'ils m'ont transmis sur la guerre. Qu'ils concernent ou non ma famille, ce sont des anecdotes et "petites histoires dans la grande histoire" comme on dit pompeusement. Je n'en ai que des souvenirs parcellaires, je ne saurais être précis sur les dates ou les noms, c'est au mieux des témoignages secondaires (pour ce que m'a raconté mes grand-mères qui avaient 15 et 18 ans au début de la guerre), souvent tertiaires. Mais c'est mieux que le néant dans lesquels ils sont destinés puisque j'en suis sans doute parfois le dernier dépositaire et qu'en général, tout le monde s'en tamponne à part quelques rares illuminés que je ne croiserai sans doute jamais.

Je les confie donc à ma mémoire externe et publique, puissent-ils servir à quelque chose un jour ?

L'eau du lac
Le premier souvenir que j'ai envie de raconter commence avec une anecdote qui m'a marquée enfant.
Mon grand-père, chez qui j'ai passé de longues semaines tous les étés de mon enfance, refusait catégoriquement de boire de l'eau. Il tournait au vin rouge pour 100 % de son hydratation. Et quand on lui demandait pourquoi, il répondait malicieusement qu'il ne "boirait pas du collabo" en désignant du menton le robinet de la cuisine. Il n'en dit jamais plus, tout comme il ne parlait presque jamais de la guerre. C'est ma grand-mère qui m'en appris d'avantage.

Pendant l'occupation, le village de petite montagne jurassienne dans lequel vivait la famille était plutôt tranquille. On n'avait certes pas grand-chose à manger mais on vivait en autarcie, dans un esprit général de résistance passive : on n'aimait franchement pas les boches mais on était plus préoccupés par les soucis du quotidien que par la politique. Ma grand-mère, qui chantait beaucoup, enchaînait encore dans les années 90 le Chant des Partisans et Maréchal nous voilà sans sourciller... On ne voyait pas le problème à l'époque. On vouait une grande confiance au Vainqueur de Verdun et on soutenait également les braves qui résistaient. Du patriotisme tous azimuts en quelques sortes.

Pour ma famille et la majorité du reste du village, les choses ont commencé à changer avec le STO. Mon grand-père par exemple y fut réfractaire et n'est pas parti. Il est de fait entré dans la clandestinité à cette occasion. Pas vraiment par conviction ni par courage, juste parce qu'il ne voulait pas partir travailler en Allemagne, il y avait déjà fort à faire au village pour nourrir la famille...
Je ne crois pas qu'il ait jamais participé à de grandes actions, mais dans le petit groupe de résistants qui vivaient au village (pas la peine de prendre le maquis, il n'y avait pas de présence allemande ni de gendarme sur place), certains réalisèrent quelques actions, plus ou moins dans la mouvance du maquis du Haut-Jura et de l'Ain dont le coup d'éclat fut le défilé du 11 novembre 1943 dans les rues d'Oyonnax. On m'a parlé une fois du sabotage de la ligne de chemin de fer reliant Lons-le-Saunier et Saint-Claude, mais je n'en suis pas sûr.

Toujours est-il qu'un jour, les allemands débarquèrent en convoi dans le village, fouillant des maisons, interrogeant assez vivement leurs habitants. Ils semblaient à la recherche de deux jeunes hommes en particulier. Le premier, un cousin de ma grand-mère, un certain Monnier de Thoiria (allez, je mets tout ce que je sais, c'est pour les historiens du siècle prochain), fut arrêté chez lui, conduit dans la Forêt de la Joux et retrouvé abattu d'une rafale dans le dos. Le second s'enfuit mais fut descendu de loin "dans la plaine de Soucia" par les tireurs allemands. Je ne sais pas si ces évènements sont documentés quelque part, une rapide recherche ne m'a pas permis d'en savoir plus.
Le village avait été prévenu que les allemands arrivaient et mon grand-père qui connaissait bien les bois était parti se cacher avec quelques autres dans la forêt. Dans la précipitation, il perdit ses papiers que les allemands trouvèrent et ramenèrent à la maison, sans poser plus de questions : ils n'étaient pas venus pour lui.
Car les allemands étaient bien renseignés et même guidés dans la région par un local : un collaborateur notoire de Clairvaux-les-lacs.

La deuxième partie de cette histoire se déroule en 1944, les allemands ont fichu le camp et notre collabo se retrouve bien vite entre les mains d'une vingtaine de gaillards des environs, dont mon grand-père. Il ne passe pas un moment très agréable et se retrouve bien vite attaché solidairement à une "roue de faucheuse" m'avait-on dit, au bord du petit lac de Clairvaux, invité à démontrer ses talents de nageur.
J'imaginais enfant une roue énorme qui l'entrainait en roulant vers le lac. En fait, il n'y a pas besoin qu'elle fasse 2 tonnes. Je ne suis pas sûr qu'avec celle de la photo illustrative ci-dessous (somme toute de taille modeste mais en fonte) autour du cou je puisse flotter bien longtemps...


La fin de l'histoire, vous la devinez, surtout si vous avez lu l'article Wikipédia sur le petit lac : depuis la fin des années 60, l'eau de quelques villages des environs est pompé directement dans ce lac, dont les acteurs de l'épuration sauvage se méfiaient évidemment comme de la Gestapo...
Un jour seulement, mon grand-père consentit à me répondre lorsque je lui demandais de me raconter cet épisode. Il répondit seulement : "bon dieu, y gueulait comme un cochon qu'on va égorger... Y z'ont balancé la roue et bloup, disparu au fond..."
Je ne sais pas comment il s'appelait, mais je pense que si vous le cherchez, il est toujours au fond avec sa roue de faucheuse autour du cou.

A venir, un guet-apens à Dammartin et comment la rancune restait tenace dans les années 60 et même ensuite dans la région de Clairvaux...

jeudi 30 avril 2020

Le Ian's knot

Aujourd'hui, lançons un petit article sur un sujet anodin  et voyons où ça nous mène : le laçage de lacets. Bof, pas terrible dit comme ça. Le nouage de lacets ? Mouais... Bref, la façon de faire ses lacets...

Depuis quelques années déjà, j'ai découvert une méthode nouvelle pour réaliser ce geste. Il faut dire que ça me turlupinait un petit peu. En effet, j'avais toujours conservé adulte la manière avec laquelle ma grand-mère m'avait appris à les faire alors que j'étais tout petit. Et cette manière, c'était de nouer deux boucles ensemble, pas le truc compliquer de tourner un lacet autour du pouce qui tient une première boucle. Ça, je ne sais toujours pas le faire. Du moins pas correctement ou de manière fluide.

Un jour, je me suis dit qu'il serait quand même bien d'apprendre (je devais avoir la trentaine hein, on est pas sur du demi-handicapé). J'ai donc demandé à mon meilleur ami de me montrer : Ask Google bien sûr. Et c'est là que je suis tombé sur le site Internet d'un ingénieur, passionné de nœuds de lacets, et qui a inventé un nœud optimal, le plus rapide et efficace possible, qu'il a décidé de baptiser de son prénom, le Ian's knot donc... Plutôt qu'une explication technique et laborieuse à laquelle vous ne comprendriez rien, voici un petit GIF animé piqué sur le site qui existe toujours et que, j'espère, il ne m'en voudra pas de coller ici (sinon Ian, n'hésite pas, demande et on s'arrange...)

En plus, il s'est mis une petite pub pour son site. Il a bien fait, ça vaut le coup d'y faire un tour : il y recense en effet 62 façons d'arranger ses lacets et 20 manières de les nouer selon différents critères de solidité, rapidité... Bref, le spécialiste mondial, un passionné, un invité parfait pour un dîner un mercredi soir... J'adore.

Une fois que vous aurez vu ça, vous vous demanderez comment ça marche, vous essayerez peut-être. Normalement, vous allez commencer par foirer parce que d'expérience toutes les personnes à qui je le montre se foirent. Mais en essayer quelques minutes on y arrive très bien et ça devient très vite indispensable.

Le plus incroyable est que ce nœud, une fois terminé, est exactement le même que la technique "standard" (et le même que la technique de la double boucle que m'a enseigné ma grand-mère d'ailleurs). Quand je dis le même, c'est à dire que les deux lacets sont dans la même position finale et, qu'en voyant le nœud terminé, on ne peut pas deviner avec quelle méthode il a été lacé.

Pourtant, en dépit de sa simplicité, de son efficacité et de sa plus grande rapidité, cette méthode est complètement inconnue et n'a de fait été découverte qu'en 1982 par un quidam qui s'est demandé un jour pourquoi ses lacets cassaient si souvent, et toujours du même côté. Parce que oui, last but not least, cette méthode, de par sa parfaite symétrie, possède en plus l'avantage d'user uniformément les lacets contrairement à la méthode asymétrique standard, si bien qu'ils cassent moins souvent (ou plus exactement, le premier accident de cassage de lacets sur une paire intervient plus tardivement, donc, il y a besoin de changer moins souvent de paire de lacets. A moins que vous ne jetiez que celui qui est cassé pour réutiliser le second plus tard, auquel cas, en plus d'être aussi bizarre que moi, cela ne vous apporte rien d'utiliser cette méthode du point de vue de la durabilité moyenne de vos paires de lacets. Merci à la parenthèse la plus longue du blog)

Bref, j'aime bien cette méthode et c'est pour cette raison que je l'ai incluse dans ma liste dédiée... Et puis je peux en parler assez pour animer tout un entretien d'embauche, une interview avant un jeu télé ou même un dîner donc c'est certain qu'elle y a toute sa place... Et, oui, je suis libre mercredi soir si vous et quelques amis voulez en savoir plus.

dimanche 19 janvier 2020

Monter sur un podium et gagner une médaille

Pendant quelques années il y a quelques années (ce n'est certes pas très précis mais ça restera vrai dans... quelques années), j'ai participé au Championnat de France d'un jeu de société de stratégie.
Nous n'étions pas très nombreux mais le niveau était assez relevé, on comptait quelques finalistes de Championnat du Monde parmi les français, et beaucoup de compétiteurs étaient très expérimentés, beaucoup plus que moi en tout cas. C'est un jeu assez complet et difficile.

Je me suis donc entrainé, en live et en ligne, et, une année, j'ai réussi l'exploit de monter sur le podium. Les résultats officiels étant référencés sur Wikipédia, on pourrait considérer que cela permettait de remplir deux objectifs de ma bucket list...
Disons qu'ils sont à moitié remplis seulement... En effet, la page Wikipédia a été "nettoyée" et seuls les noms des champions de France sont encore présent, sous prétexte que le nombre de participants ne justifie pas un recensement exhaustif de tous les médaillés... Si bien que je n'apparais plus aujourd'hui que dans les archives de l'encyclopédie. Va falloir trouver autre chose...

Et, en ce qui concerne le prestige du podium, il est vrai que la discipline est tout de même très confidentielle et qu'il serait bien de parvenir à quelque chose d'un peu plus prestigieux... On va donc tenter de nouveau le défi.

Je me suis inscrit cette année dans le club de tir de ma ville. L'objectif premier était l'autorisation d'une détention d'arme, qui est une des dernières choses qui manque à ma panoplie du petit survivaliste (on y reviendra sans doute). Mais, je me suis pris au jeu de l'amélioration de la performance et je pense que je pourrais tenter de réaliser quelque chose d'intéressant ici. Difficile de viser le podium du Championnat de France, mais une participation à cette compétition, qui passe par des sélections départementales puis régionales, serait une très belle réussite et nécessiterait une sacrée amélioration de mon niveau de débutant actuel... Tentons donc ce défi pour réussir, disons, la seconde moitié mon challenge, dans la mesure où il est déjà à moitié réussi avec mon podium au Championnat de France du jeu de stratégie... A suivre donc ;)

mercredi 1 janvier 2020

Embrasser une célébrité

Cet objectif, je l'ai trouvé en lisant d'autres "bucket lists". Ouais, c'est comme ça que ça s'appelle chez les anglo-saxons les "listes de 100 choses à faire avant de mourir", ils nomment ça bucket lists... Ça claque tout de suite, et puis c'est un peu plus pratique, alors, habituez-vous, c'est ainsi que je vais en parler maintenant, parce que je parle la novlangue moi, je suis du troisième millénaire, d'ailleurs bonne année !

Donc, disais-je, c'est en parcourant des bucket lists, très à la mode chez les ricains (il y a même un site internet avec plein de listes de plein de gens, on peut faire des statistiques sur ce qui revient le plus et tout, j'en parlerai sans doute un jour...) que j'ai lu l'histoire d'un type (allez, il mérite quand même que je cherche qui c'est, bougez pas...) voila, c'est sur le site de Sebastian Terry, un australien qui a une liste folle et qui passe littéralement tout son temps à réaliser ses rêves, que j'ai déniché cette idée... Ce mec a tout de même roulé un patin à Sharon Osbourne sur un plateau de télé juste parce qu'il avait écrit sur sa liste qu'il souhaitait embrasser une célébrité ! Sur le coup, j'avais trouvé ça trop cool (pas le côté "bécotage de star" mais plus le côté "autoréalisateur, rien n'est impossible alors que ça semble impossible"), alors je l'ai mis aussi sur ma liste...

Et bien, pour moi, ça s'est fait tout seul... Et grâce à un autre élément de ma liste. Le tout premier : battre un record du monde. Comme l'enseigne la lecture du passionnant article dédié à ce premier objectif, j'ai réussi à détenir des records dans quatre catégories différentes il y a une petite dizaine d'années. Et il s'avère qu'un de ces records est encore en ma possession. Ce record est un peu spectaculaire, rigolo et télégénique si bien que j'ai déjà vu des stars américaines tenter de le battre dans un show Internet (sans la moindre chance de succès vu la mauvaise préparation) et, récemment, j'ai reçu un message sur LinkedIn m'informant qu'un show télévisé asiatique allait tenter l'expérience et qu'ils aimeraient m'avoir sur le tournage à cette occasion ! Comme quoi, LinkedIn permet des mises en relation qu'ils n'imaginent pas... J'ai évidemment sauté sur l'occasion (d'autant plus que c'était grassement rémunéré) et je me suis retrouvé au milieu de 10 coréens pour leur expliquer tous les trucs et astuces qui m'avaient permis de réaliser mon "exploit"...

Il serait exagéré de dire que j'ai toujours rêvé de participer à ces shows qui semblent absolument ridicules, à la mise en scène ultra-exagérée, complètement surjouée et grotesque, pleine d'incrustation d'onomatopées comme sorties tout droit d'un manga. Mais je me suis bien amusé, la présentatrice (une véritable star locale dont les émissions attirent des scores d'audience à faire pâlir d'envie Arthur et Patrick Sébastien réunis) était très sympa, rigolote et jouait bien et nous avons réussi à produire un spectacle de la qualité attendue pour toutes les familles coréennes qui vont nous regarder tenter de battre ce record tous les deux (20 millions de téléspectateurs en moyenne, 900k followers sur Twitter, elle pèse ma partenaire !). Et, comme il semble bien dans le tournage que nous y parvenions (alors que c'est assez discutable vu que nous utilisons quelques raccourcis par rapport aux règles officielles), nous nous embrassons spontanément devant la caméra pour fêter notre victoire. Rassurez-vous, un baiser bien plus sage que celui de Sharon Osbourne et Sebastian Terry, mais ça me convenait mieux de toute façon, je suis un homme marié tout de même !

Et voilà, j'ai hâte de voir ce que ça va donner une fois monté à l'écran, la diffusion est prévue durant l'année 2020, mais je peux d'ores et déjà cocher ce petit objectif bien rigolo et j'en garde un bon souvenir et des anecdotes uniques...