mercredi 11 septembre 2019

Prendre sa retraite

Oui, il peut sembler bizarre de trouver cet objectif, "Prendre sa retraite", dans une liste de rêves à réaliser... En tout cas, après avoir lu plusieurs de ces listes (ça semble très à la mode aux States, ils appellent ça bucket list les ricains... Hum ? Comme si c'était un seau de poulet frit dont on pouvait tirer une aile ou une cuisse au hasard ? Non, je vois pas...) [note de relecture, cet aparté au KFC n'est que le premier d'une longue série rendant cet article vraiment pénible. Non mais vraiment, je ne sais pas ce que j'ai ce soir, mais j'ai envie de tartiner dans les parenthèses... La preuve, je finis même pas mettre des notes de relecture dans des crochets en italique... Illisible vous dis-je...], bref, j'en ai lu un paquet donc, et je n'ai jamais vu ailleurs cet objectif. Même dans la bucket list d'Annette, une californienne qui a une impressionnante liste de 1137 trucs à faire dans sa vie, dont quand même visiter la route du Comté (!), on ne trouve pas l'idée de prendre sa retraite ! Alors, quand je vous le dis que c'est pas banal...

J'imagine qu'on peut commencer par se dire que prendre sa retraite n'est guère qu'une question de patience et d'un peu de chance. Tout le monde y arrive tranquillement, grosso modo entre 60 et 65 ans si y'a pas de pépin, n'est-ce pas ? Et bien non, je ne suis pas d'accord. Je ne l'ai jamais été je crois. Je ne vois pas de raison de suivre gentiment les règles qui nous poussent à trimer toutes nos belles années pour avoir enfin du temps libre quand on ne sera plus en état d'en profiter... Si jamais on a la chance d'y arriver. Parce qu'on en connaît tous des mecs qui sont cannés moins d'un an après leur pot de départ... Moi c'était un collègue de papa qui s'appelait Totoche, vieux garçon avec pas mal de sous, pan, à peine 6 mois de retraite, super ! Parce que je peux vous dire qu'il s'était pas éclaté en bossant le pauvre...

Donc l'idée, vous l'avez compris, c'est de prendre sa retraite le plus tôt possible. Si peu de personnes le citent spontanément comme un objectif, en fait, l'immense majorité en rêve... L'idée de gagner au loto, c'est juste pour pouvoir ne plus avoir à se lever chaque matin, avec un crétin de chef à contenter et des imbéciles de collègues à supporter. Non pas qu'ils ne le feraient pas, mais ce qui change tout, c'est d'avoir la liberté de ne pas le faire.

Tout petit déjà, vous vous en souvenez si vous êtes un lecteur assidu (non, je déconne y'en a pas, j'écris pour mon moi du futur (hey, salut vieux, tu rajeunis pas...) et les quelques proches que ça intéresse ou que ça intéressera, bisous chérie, salut Gus, coucou les enfants !), sinon je vous mets un lien parce que je suis cool : je déclarais vouloir être trader, certes, mais j'avais également découvert dans la littérature du XIXème siècle une occupation qui semblait courante à l'époque et qui avait l'air trop cool : rentier. J'avais demandé à maman de m'expliquer ce que c'était et comment le devenir, mais il semblait que les parents n'avaient pas vraiment fait ce qu'ils fallait pour que je puisse envisager cette carrière dès mon entrée dans la vie active. Alors, je me suis plutôt tourné vers trader, qui n'était pas vraiment incompatible d'ailleurs puisque l'idée restait d'accumuler le plus vite possible de quoi assurer ses vieux jours.

Car, enfin, nous y arrivons. Quel est le secret pour réaliser ce rêve commun à toute l'humanité ? C'est bien simple, il "suffit" de gagner et de mettre de côté assez pour être certain de ne jamais manquer. Ça parait tout bête mais ça donne incessamment lieu à d'interminables et stériles débats entre collègues ou en famille à l'occasion de tous les super-cagnottes du loto par exemple. De combien a-t-on besoin pour s'arrêter ? Certains avancent des chiffres (1 million, 2 millions, 5 millions), qu'ils reculeront le jour où ils y arriveront (mais en général ils n'y arriveront pas), d'autres expliquent qu'il n'est pas possible de prendre le risque, car il peut y avoir de l'inflation, des krachs boursiers, des dépenses imprévues, des baisses de rendement, des spoliations... Ces derniers n'ont pas tort. Il y a plein de paramètres impossibles à contrôler ni à anticiper qui font qu'il est en général plus prudent de ne pas arrêter de bosser. En tout cas, ça donne une bonne excuse pour ne pas essayer.

Car le nœud du problème est là, pour accumuler assez et s'arrêter vraiment, il faut trouver la conjonction de deux traits de caractère difficilement compatibles : il faut être économe mais pas avare. Il faut passer son temps et son énergie à accumuler, à économiser, gratter partout, résister à toutes les tentations de dépenses qui nous sollicitent chaque jour dans le seul but de faire monter le plus vite possible son magot... Mais pour autant, il ne faut pas perdre de vue l'objectif, qui n'est pas la richesse, ni le pouvoir, mais bel et bien la soif de liberté. Et à un moment, quand l'objectif est en vue, il faut savoir renoncer au statut social, au salaire qui ferait encore augmenter le trésor, à la petite voix qui dit : "encore une année ou deux et là on sera tranquille, au cas où"... Parce qu'elle ne s'éteindra jamais, il y aura toujours une bonne raison de continuer à bosser, alors qu'on a beau nous raconter toutes les fables qu'on veut sur l'épanouissement par le travail, la vraie vie, elle est ailleurs.

Des gens qui pourraient prendre leur retraite anticipée, y'en a un paquet. Mais ils ne le veulent pas vraiment. Ils ne s'en donnent pas les moyens... Soit ils dépensent leur argent quand ils le gagnent parce qu'ils préfèrent en profiter maintenant et que le sacrifice de se priver aujourd'hui ne vaut pas à leurs yeux la récompense d'être libre plus tard. Soit ils sont dans une autre dépendance, celle de la spirale de l'envie et de l'orgueil, qui fait qu'il faut être le plus riche, le plus puissant, avec le meilleur job dans la meilleur boite et posséder tout ce qui montre qu'on a "réussi". Mais c'est évidemment sans fin, on trouvera toujours plus riche que soit ou alors on ne pourra jamais renoncer à ce "statut social" qu'on a acquis, à toute cette "reconnaissance" qu'est en fait la jalousie des autres... On veux être envié autant qu'on envie ou qu'on hait parfois les plus "nantis". Bref, dans un cas comme dans l'autre, pas de réelle volonté de sortir du rang, de faire l'original et de se déclarer retraité à 40 ans.

Bon, cet article, beaucoup trop long (heureusement que personne ne le lit finalement) a dérivé bien loin de la tonalité que je voulais lui donner. Il est devenu philosophico-moralisateur alors que je pensais qu'il serait plutôt technique et pratique. Revenons aux bases : quand est-ce qu'on arrête ? On pourrait penser qu'il faut un savant calcul d'actualisation de flux de capitaux prenant en compte la rentabilité du patrimoine et divers facteurs d'érosion monétaire comme des pondérations de risques et d'inflation... Ouais, ça marche surement. Mais c'est compliqué à faire pour le béotien (l'emploi de ce terme, devant un aréopage de lecteurs exigeants est un clin d’œil à une petite maligne qui se reconnaîtra, encore une victoire de Jason, bêêêêhh  !), et puis c'est tellement sujet à plein d'hypothèses hasardeuses que c'est toujours plus ou moins foireux.

J'utilise donc la règle ultra-simple suivante : on peut s'arrêter quand on a devant soi 25 années de dépenses au rythme actuel. Et puis ensuite, on fait le point et on réactualise tous les ans. Ça permet d'ajuster avec d'éventuels revenus ou dépenses non prévus, de prendre en compte l'inflation réelle, sans être pris au dépourvu. Puis il faut ajuster, si on sort de cette zone de confort (qui correspond aux 25 ans qu'on aura au mieux vivre quand on sera vraiment plus bon à rien sur le marché de l'emploi, disons de 65 à 90 ans, parce qu'on est optimiste), il convient de faire baisser ses dépenses ou alors d'augmenter ses revenus, quitte à imaginer rebosser quelques années après de 15 ans de "retraite".

Mais imaginons qu'on canne comme Totoche à 60 berges, on sera toujours bien content de les avoir pris par anticipation ces 15 ans de retraite, non ?

dimanche 3 février 2019

Checklist pour valise

Typiquement, ce qu'on aime trouver dans sa mémoire externe est la check-list ultime pour boucler sa valise et, enfin, ne plus jamais rien oublier...

La mienne était jusqu'à présent tranquillement dans les notes de mon téléphone... Mais pourquoi ne pas la partager ? Déjà elle sera sauvegardé à part, ce qui n'est pas plus mal et puis, qui sait, peut-être servira-t-elle un jour à quelqu'un qui, grâce à l'acte de partage altruiste et désintéressé que je suis en train de réaliser, n'oubliera pas les piles de son appareil photo... Et ça, c'est beau. La voici donc :

Slips
Chaussettes (ne riez pas, je les ai oublié pour des vacances d'une semaine de rando une fois... Je ne le conseille pas. Vraiment pas. C'est un peu comme une longue soirée raclette)
Chaussures
T-shirts
Short
Pantalons
Pulls
Pyjama

Chargeurs + multiprise / adaptateur
Appareil photo+piles
Passeport, billets, livrets de famille
Carte d'essence
Chaussons
Rasoir
Peigne
Coupe-ongles
Cure-oreilles (parce que oui, je n'utilise plus de coton-tiges depuis des années, ça mériterait un article d'ailleurs...)
Brosse à dents
Boules Quiès
Mouchoirs

Anti-histaminiques
Doliprane
Immodium
PO12
Papier toilettes

Bottes
Gants/bonnet
Maillot bain
K-Way/parapluie
Crème solaire
Lunettes de soleil
Casquette
Oreiller de voyage
Eau/encas pour le voyage
Oreiller

Lecture
Tablette
Écouteurs
Détecteur
Matériel de géologie
Numismatique (balance, aimant, œilleton)
Jumelles
Trucs pour la famille (cadeaux, jeux, poids)
Ventes eBay (dont celles des enfants)
Audio pour le voyage
Lumière automatique / volets
"Lessive"
Masques
Couper le micro-ondes, allumer la ventilation

Évidemment, à adapter selon les circonstances, on s'est bien compris... On a rarement besoin d'un bonnet en laine et d'un maillot de bain pour le même séjour.