lundi 5 novembre 2018

Compte-rendu du premier marathon de ma vie

Il y a 72 heures, je courrais sur les routes de mon premier marathon. Un objectif de ma liste de 100 choses à faire et pour lequel j'explique motivation et préparation plus en détail dans ce billet.

Dans celui-ci, petit compte-rendu de la course et de mon état 3 jours plus tard.

Mon objectif était d'abord de finir et de battre la barrière horaire de 6 heures, si possible dans un temps s'approchant plus des 5 heures. Mais, pour éviter de se cramer sur ce parcours assez exigeant (car très vallonné, particulièrement au début), j'avais décidé de ne pas courir avec un rythme cardiaque supérieur à 140-145...

J'ai tenté l'aventure avec mon frère Marcel, qui avait déjà couru celui de Paris l'année dernière en un peu plus de 6 heures, et qui avait vraiment souffert d'un départ beaucoup trop rapide, en craquant autour du kilomètre 12-13. Cette stratégie économe nous a tout de même permis de partir sur les premiers kilomètres sur la base de 5h15, ce qui était très encourageant. Malgré tout, nous nous sommes très rapidement trouvés derniers à trois, puis, dès la première montée au bout de 2-3 km, juste tous les deux quelques mètres devant la voiture-balais. En effet, pour tenir un rythme de 145 bpm dans la montée, nous étions presque à un rythme de marcheur... Mais c'était le plan et le chrono restait bon.

Marcel lui-même n'a pu se résoudre à un tel rythme d'escargot, s'inquiétant d'être en retard sur son tableau de marche et m'a peu à peu décramponné pour prendre plus d'une minute d'avance et j'ai dû m'employer pour ne pas céder à la tentation d'aller plus vite. Un moment amusant a été d'entendre la voiture-balais contrainte de rétrograder en première pour ne pas caler juste derrière moi dans une côte...

Aux environs du 7ème kilomètre, j'entends quelqu'un trotter sur le bas-côté, remonter les quelques voitures du cortège final et se porter à ma hauteur. Une infirmière qui me demande si tout va bien... Je lui explique en détail ma stratégie et tente de la convaincre que je vais bien tenir les délais sur ces bases. Honnêtement, à ce moment de la course, je pense qu'elle n'était pas prête à parier beaucoup sur mon arrivée au bout des 42 km, même si je lui assure avec un grand sourire : "ne vous inquiétez pas, ça va le faire, et je ne serai pas le dernier à l'arrivée". Ce que je ne sais pas encore, c'est qu'au passage au dixième kilomètre (de nouveau groupé avec Marcel que j'ai rejoint au ravitaillement), le plus proche coureur qui nous précède a près de 10 minutes d'avance dans un espèce de gruppetto d'une quinzaine de marathoniens qui visent juste l'arrivée dans les délais... Autant dire que mon frère et moi avons l'air complètement en perdition...

Bon après analyse des résultats, plus de la moitié de ces aspirants-finishers finiront bien, mais dans la voiture-balais et je rattraperai la majorité des autres. Mais bon, on a beau dire qu'il ne faut pas partir trop vite, c'est humain, on se sent en forme, on déroule, on se dit qu'on prend de l'avance et que c'est bénéfique mais au final, on se grille beaucoup trop vite... Sans mon cardio qui me rappelait à l'ordre presque à chaque fois que je le regardais, j'aurais sans doute couru bien plus vite au début également, mais j'avais bien axé ma préparation sur l'allure marathon et cela m'a servi pour durer.

Le passage au semi en 2h47 permet de situer la lenteur de mon allure, mais aussi l'avance que j'avais prise sur la barrière horaire. Marcel va alors commencer à lentement craquer à partir de ce moment et finira juste dans les temps au terme d'un long calvaire et avec le soutien de tous les instants de notre infirmière particulière qui l'accompagnera pendant presque 20 bornes.

J'en ensuite réussi à courir sur un rythme très régulier, autour de 7mn40 à 8mn20 du kilomètre, mais mon cœur est rapidement devenu hors de contrôle, restant au minimum à 160 bpm et montant facilement à 180 à la moindre côte. Après quelques kilomètres à ce régime et des plateaux de plus en plus longs à 180, je me suis rendu compte que ce rythme m'attaquait trop et je me suis résolu à marcher dans les côtes dès que mon rythme cardiaque touchait les 180, pour reprendre la course au sommet avec un palpitant calmé à 160...

Enfin, après qu'un bénévole ait tenté de me décourager de terminer au ravitaillement des 10 kms de l'arrivée (mais moins que Marcel qui se verra arrêté par un médecin après une chute provoqué par une crampe, pour repartir contre son avis...), les derniers kilomètres seront bien difficiles, mais, assuré de terminer dans les temps même en marchant vite, et galvanisé par le fait de doubler quelques attardés et de sentir l'arrivée approcher, je finirai finalement en assez bon état, sans que la douleur crainte au genou ne se réveille !

En parlant de douleurs, quel bilan trois jours plus tard ?
Étonnement bon finalement. Les courbatures s'estompent déjà, elles étaient surtout présentes dans les fesses, les cuisses et se réveillaient après une période d'inactivité assise par exemple. Mais rien d'insupportable, moins difficile qu'après une grosse séance de Freelitics par exemple.
Des petites brûlures dues aux frottements, à peine ressenties durant la course, au niveau de l'intérieur des cuisses et des fesses sont parties en une journée après un petit coup de pommade d'hydrocortisone pour bien dormir.
Sur les pieds, une trace d'ampoule percée mais je n'ai pas ressenti de douleur particulière, et ma protection au niveau de l'endroit où j'avais des frottements à l'entraînement a bien fonctionné, RAS ici.
Seul signe extérieur encore visible 3 jours après, des brûlures sur le sommet des tétons, vraiment très douloureux, qui mettront une bonne semaine à cicatriser. Il faudra vraiment veiller à trouver un moyen de les protéger la prochaine fois...

Reprise de la course tout doucement deux semaines plus tard sans soucis. Pour se motiver à continuer, je vais chercher une course à préparer... Probablement un 10 kilomètres dans deux mois histoire d'avoir le plaisir de vraiment courir et d'effacer la frustration de devoir gérer l'effort sans jamais être essoufflé...

[Update fin décembre 2018] C'est fait pour le 10 km et, en dépit d'une motivation trop peu présente pour l'entrainement, le résultat est plutôt satisfaisant. Aucune douleur durant cette course si ce n'est des tétons un peu douloureux pendant 24 heures et une performance au rendez-vous : un peu moins de 52 mn, soit du 11.5 km/h qui constitue mon record pour une distance à 5 chiffres, autant dire que je suis très content !

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