vendredi 9 novembre 2018

Une autre lettre ouverte à Albert Uderzo

Après un premier échec cuisant (mais annoncé) de ma première initiative de communication d'idées aux auteurs des aventures d'Astérix et Obélix, j'avais un peu renoncé à retenter ma chance dans ce domaine.
Pourtant, j'avais toujours cette image issue de mon album préféré, La Zizanie, qui traînait dans mes archives, mais je n'avais jamais pris la peine d'écrire quoi que ce soit à ce sujet, convaincu que la politique ultra-restrictive des Editions Albert et René ne laissaient aucune chance à mon initiative (voir la fin de l'article précédent pour plus de détails).



Bon, mon analyse n'a malheureusement pas changé, mais une très récente publication d'un autre monument de la BD belge a particulièrement attiré mon attention. C'est une réplique qu'on trouve dans le tout dernier Lucky Luke, Un cow-boy à Paris, par Achdé au dessin et Jul au scénario.

Je m'explique.

La planche d'Astérix attirait deux remarques. La première parfaitement formelle et superficielle à propos d'une petite erreur de colorisation. On s'aperçoit en effet que la cape de Brutus varie du bleu au rouge au fil des cases. Bon, rien de bien grave, d'autant plus qu'il me semble avoir lu une édition plus récente où le bug est corrigé. La seconde est plus intéressante : il s'agissait de suggérer une modification dans la réplique de César, remplaçant "Ils ont une potion magique qui les rend invincibles. Et range ce poignard, tu vas te faire mal, imbécile !" par "(...) Et range ce poignard, tu vas finir par tuer quelqu'un, imbécile !", en clin d’œil à la suite de l'Histoire, un grand classique des jeux de mots de Goscinny, qui ferait de plus parfaitement écho au "Et toi aussi, mon fils." de la bulle précédente.



Vous imaginez donc que j'ai été très amusé de retrouver exactement le même genre de référence historique dans cette réplique de l'épicier à Verlaine concernant l'utilisation d'une arme à feu par Rimbaud (qui, dans la vraie vie, sera blessé par balle par Verlaine lors d'une querelle amoureuse)... Bon, en vrai, Rimbaud est blessé en 1873 alors que l'assemblage à Paris de la Statue de la Liberté (le thème de l'album) a eu lieu de 1881 à 1884, mais bon, on peut pardonner ce léger anachronisme...

Alors chers amis de chez Albert et René, plutôt que de laisser la primeur de ce jeu de mots à Lucky Luke, ne croyez vous pas qu'il faudrait rendre à César ce qui lui appartient et améliorer ainsi la prochaine édition de La Zizanie ? Si vous l'avez fait pour la couleur de la cape, on peut bien le faire pour quelques mots dans une bulle, non ?

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